Un nombre croissant de voyageurs abandonnent les voyages en avion pour aider à sauver la planète, même si cela signifie parfois passer plusieurs jours dans un train ou prendre plus de temps pour voyages. Le mouvement d'interdiction de vol est une communauté restreinte mais croissante de personnes qui réduisent considérablement le nombre de vols qu'elles prennent ou abandonnent complètement les voyages en avion. De nombreux militants disent qu'ils pensent que voler est sur le point de recevoir la même attention que d'éviter le plastique ou de manger moins de viande en raison de sa contribution de 2% aux émissions mondiales de carbone, qui devrait atteindre 16% d'ici 2050.
En Suède, où le mouvement a décollé, un nouveau terme est apparu : "flygskam", signifiant «vol honte». Siân Berry, le co-représentant du parti vert, a appelé les gens à ne pas prendre plus d'un vol par an et a suggéré qu'une taxe devrait être imposée sur les voyages ultérieurs, et lui-même n’a pas pris l’avion depuis plus de dix ans. La militante pour le climat Greta Thunberg n’a pas volé depuis 2015, elle a fait toutes ses tournées européennes en train. Pour assister au Forum économique mondial de Davos en Suisse, elle a même passé 32 heures dans chaque sens dans le train, tandis qu'un nombre record de jets privés, environ 1.500, a attiré les riches et puissants participants.
Le problème est important parmi les scientifiques spécialistes de l'environnement depuis des années. La campagne Flying Less, notamment destinée aux universitaires, est d’ailleurs en cours à ce sujet depuis 2015. En 2019, la campagne Flight-free 2019 (maintenant Flight-free 2020) a été créée en Suède pour encourager les gens à s'engager à ne pas voler. À la fin de 2018, 15.000 Suédois avaient signé. Cela a permis de faire évoluer les conversations à propos des vols dans le pays: le nombre de passagers a chuté dans les aéroports suédois en 2018, tandis qu'un nombre record de personnes dans le pays ont pris le train. "Les gens ne réalisent pas que ce qu’ils font en tant qu’individu est si important parce que cela affecte ceux qui les entourent", explique la fondatrice du mouvement Maja Rosén, montrant par ailleurs que le changement peut arriver rapidement dès que suffisamment de personnes commencent à agir.
Prendre l’avion a longtemps été considéré comme une expérience en elle-même, sans penser à son impact sur l’environnement et aux dérives extrêmes de sa pratique, telles que voler en jet privé ou prendre l’avion pour de courts trajets, et cela a entraîné une surconsommation des vols. Cependant, il n’est pas trop tard pour modifier peu à peu nos habitudes et repenser le voyage comme non pas seulement une destination mais comme à la fois un mode de transport plus responsable et une expérience de voyage peut-être plus longue si on ne prend pas l’avion, mais tout aussi enrichissante par la découverte de nouveaux modes de voyage.
Crédits image: Jerry Zhang, Unsplash, 19 Mai 2019
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05/07/24 à 13h25 GMT