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Polémique entre le gouvernement camerounais et Greenpeace au sujet des forêts



  • Dans un rapport publié en décembre dernier, Greenpeace dénonce la responsabilité des gouvernements français et camerounais dans l'exploitation illégale des forêts tropicales du Cameroun. Selon l'ONG, la France, qui , avec 817000 m3 pour une valeur de 256 millions d'euros, est le plus grand importateur de bois dur africain sur le marché européen, ne prend pas des mesures appropriées pour réprimer l'implication de ses entreprises dans les pratiques d'exploitation illégale des forêts dans les pays du Bassin du Congo. Au contraire, souligne Greenpeace, le bois provenant de permis de coupe illégaux dans des pays comme le Cameroun est revendu librement en France.

    Le Rapport de Greenpeace n'épargne pas le gouvernement camerounais, accusé de contourner la législation sur les forêts, qui impose pourtant des conditions très strictes pour l'octroi d'autorisation de récupération des bois, notamment la réalisation d'une étude d'impact sur l'environnement. Le Rapport note la mise en place, par le ministère en charge des forêts, de nouveaux types d'autorisation qui amplifient l'exploitation illégale, par exemple les autorisations d'enlèvement de bois (AEB) que des entreprises utilisent pour récupérer les bois abandonnés issus de coupes illégales. Le Rapport souligne l'impact négatif de ces pratiques sur la biodiversité et sur les populations locales, dont la paupérisation s'accroît alors que les bénéfices des exploitants forestiers sont en nette augmentation.

    Réagissant à ce Rapport, le gouvernement camerounais, au cours d'un point de presse tenu à Yaoundé par le Secrétaire général du ministère des Forêts et de la Faune, a affirmé que les accusations de Greenpeace sont infondées et basées sur des arguments erronés. D'après le haut responsable, l'exploitation illégale représente moins de 2% de l'activité forestière au Cameroun. Le Cameroun est le seul pays du bassin du Congo à intégrer dans les systèmes d’attribution des titres d’exploitation forestière et de contrôle, des observateurs indépendants. Par ailleurs, les autorités camerounaises se surprennent de n’avoir pas été approchées par Greenpeace pour avoir leur version des faits.
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