Le Cameroun envisage d'interdire 30% des emballages plastiques produits sur son territoire pour les remplacer par des produits de substitution. C'est le ministre camerounais de l'Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, M. Pierre Hele, qui l'a révélé à l'issue de l'atelier de définition d'une politique nationale de gestion des emballages non biodégradables, le 05 janvier 2012 à Yaoundé. Il s'agit entre autre de l'interdiction des sachets et des films plastiques. Bien plus, au cours de cet atelier, il a été question de réfléchir sur les moyens de doter le Cameroun d'un cadre de référence pour la gestion des emballages non biodégradables, dans une perspective d'assainissement du cadre de vie des populations et de protection des écosystèmes.
Un projet d'arrêté ministériel interdisant la fabrication, la commercialisation et l'utilisation de certains emballages plastiques non biodégradables est dans ce sens en cours de rédaction. Le Cameroun envisage également de promouvoir l'utilisation des emballages biodégradables (sacs en tissu, carton, bambou de chine et fibre de palmiers) en encourageant le remplacement de tous les plastiques souples ; d'instituer une redevance aux entreprises productrices et importatrices d'emballages plastiques et de promouvoir une culture de plantes traditionnellement utilisées comme emballage ainsi que les activités artisanales de fabrication des matériels d'emballages. Il est aussi question de revaloriser de 40% les déchets produits via la récupération, le recyclage et la réutilisation, ainsi que l'incinération du reste des 30%.
Le constat est général, les villes camerounaises sont de plus en plus confrontées au problème de gestion des déchets plastiques. La société de collecte des ordures ménagères du Cameroun Hysacam révèle que sur les 700 tonnes d'ordures collectées par elle chaque jour, 14 tonnes sont des déchets non biodégradables. Certains experts affirment également que 5 des 14 tonnes de déchets non biodégradables sont des bouteilles en plastique. Celles-ci encombrent les canaux hydrauliques et réduisent à néant les effets de curage des caniveaux, tout en provocant des inondations, notamment à Yaoundé et à Douala. De même, une étude menée en 2008 révèle que plus de 200 000 hectares de couvert végétal sont perdus chaque année au Cameroun à cause des matières plastiques.