" Les producteurs ignorent ce que devient leur cacao après qu'ils l'aient vendu. Certains ne sont pas convaincus qu'en faisant plus d'effort pour la qualité, leurs revenus s'en trouveraient améliorés." constate le communiqué du Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC), co-organisateur des Rencontres Professionnelles Europe-Cameroun, avec le gouvernement camerounais et l'Association européenne du cacao.
Premier partenaire commercial du Cameroun, l'Union européenne est le principal marché d'exportation du cacao camerounais, avec plus de 70% d'importation par les seuls Pays-Bas. D'où la nécessité d'une plateforme d'échanges entre producteurs et acheteurs afin de mieux comprendre les contraintes des uns et les attentes des autres.
Cinquième producteur mondial derrière la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Brésil et le Nigeria avec une production estimée à quelque 230 000 tonnes lors de la saison 2011-2012, le cacao du Cameroun est particulièrement recherché par les grands négociants mondiaux, pour ses caractéristiques particulières : la couleur (rouge brique) de ses fèves, très recherchée par les chocolatiers pour effectuer des mélanges des textures, ses arômes particuliers pour relever le goût du chocolat, la grosseur de ses fèves, qui permet d'obtenir un pourcentage élevé de beurre, un grainage qui est stable et fort, qui produit jusqu'à 100 grammes de cacao pour 100 fèves, alors qu'ailleurs, il en faut jusqu'à 120 pour 100 grammes.
Cultivé par quelque 600 000 planteurs dans sept bassins de production (les régions du Centre, de l'Est, du Littoral, du Nord- ouest, de l'Ouest, du Sud et du Sud-ouest), le cacao camerounais représente environ 30% des exportations nationales, d'après les statistiques officielles. Avec à peine 5% de transformation locale, les fèves produites sont essentiellement orientées vers l'exportation, ce qui assujettit cette production aux normes, réglementations et exigences de qualité du marché, notamment européen.
Durant ces Rencontres Professionnelles, des présentations et des témoignages, ainsi que des visites de plantations, devraient permettre à tous les acteurs de la chaîne de mieux se comprendre et aux producteurs d'avoir une idée plus précise des bénéfices qu'ils pourraient tirer d'une meilleure exigence de qualité.
L'initiative devrait déboucher sur des recommandations destinées à mettre en oeuvre des programmes structurants du CICC, et notamment un programme AOC (Appui à l'Organisation de la Commercialisation), et un programme BP (Promotion des Bonnes Pratiques), qui vise à la généralisation des bonnes pratiques agricoles, post récoltes et commerciales.
Source autorisée: Agence Ecofin
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