Dans les localités de Ouazzang, Mboro
Kaye, Mbaré, Mokolo... situées dans la région de l'Extrême-nord du Cameroun, les
populations, grâce à l'appui du Fonds de développement japonais et du Réseau de
lutte contre la faim (Relufa), bénéficient d'un stockage d'environ 400 sacs de mil de 120 kilogrammes, chaque année depuis trois
ans. Ces réserves servent à leur alimentation pendant les périodes de " soudure "
(semence) qui commencent dès ce mois de juin.
Ces greniers communautaires placés
sous la gestion de Groupements d'initiatives communes (GIC) fonctionnent sur le modèle des tontines traditionnelles. Le
stock de mil ainsi confié au GIC est
prêté en quantités conséquentes aux villageois qui en affichent le besoin pendant
les périodes de semence. Ces derniers sont tenus de rembourser cet emprunt au moment
des récoltes avec quelques intérêts qui représentent environ 5% de la
quantité de nourriture empruntée. Ces
intérêts viennent faire grossir la réserve communautaire afin de freiner la
faim. Ce qui permet aux paysans de se défaire des usuriers de la nourriture.
La formule fait le bonheur des
villageois de ces contrées arides de la région la plus touchée par l'insécurité
alimentaire au Cameroun. Là bas, sept mois environ sur 12, les populations ont
du mal à se nourrir, du fait de l'extrême chaleur ou de terribles inondations.
Ces greniers communautaires leur permettent de juguler les questions de famine.
Cependant, dans les localités concernées, les familles appellent à une
augmentation des stocks puisque les
villages riverains se ruent sur leurs greniers communautaires dès l'apparition
des premiers signes des périodes de soudure.