Cette activité promotionnelle qui participe d'une démarche de durabilité dans la gestion des déchets plastique non biodégradables qui polluent l'environnement des villes et villages camerounais, a été perceptible lors des Journées d'Excellence de la Recherche scientifique et de l'Innovation du Cameroun (Jersic 2013), du 23 au 25 juillet à Yaoundé. En effet, tout un stand d'exposition a été réservé à Mougué Odette, responsable du Groupement d'initiative commune (Gic) des Femmes handicapées à Douala (Région du Littoral). Une association qui fait depuis quelques années dans la valorisation des déchets de plastique qui jonchent généralement les caniveaux et rivières. Sur une table aménagée à l'occasion, l'on a pu contempler des objets essentiellement faits en plastique de récupération : sacs à main, sacoches, babouches, porte-clés, chéchias et bien d'autres gadgets. La fourchette des prix de ces objets atypiques varie entre 300 francs Cfa (soit 0,47 euros) pour un porte-clés et 2500 Cfa (environ 3,85 euros) pour une paire de babouches.
A la question de savoir l'origine de la matière première servant à la fabrication des objets exposés, la jeune dame affirme : " il s'agit du plastique de récupération qui nous sert à la confection de tous les objets que vous voyez là ". Visiblement dévoué à sa tâche, M. Mougué laisse entendre qu'après la collecte du plastique dans les poubelles, elle le nettoie et le désinfecte. " Nous séchons ces plastiques au soleil et après séchage nous passons à la phase de la fonte, en fonction des objets d'art qu'on veut obtenir ", confie-t-elle. Et de renchérir, " notre activité est, au-delà de la lutte contre la pollution, source d'emplois et de revenus nous permettant d'être à l'abri du vice, de l'ennui et du besoin ". Au sujet de la politique commerciale mise sur pied, dame Mougué rassure que ses produits sont vendus sur certains marchés de la ville de Douala et qu'elle a commencé à les exporter vers l'Europe, notamment en Angleterre. Et pour pouvoir développer davantage ce secteur d'activité prometteur, le GIC des Femmes handicapées sollicite d'un appui financier des pouvoirs publics.
C'est une initiative louable, quand on sait le degré de pollution de l'environnement que causent les déchets plastiques jetés sans contrôle par les populations dans nos agglomérations. Et les experts environnementaux estiment la durée de dégradation d'un sac plastique entre 100 et 400 ans. Toute une éternité n'est-ce pas ?
L'on comprend ainsi les réelles motivations de la décision du gouvernement camerounais (à la suite des pays comme le Rwanda, la Mauritanie, la Côte d'Ivoire...) d'interdire l'utilisation et la commercialisation des emballages plastiques non biodégradables, prise en février dernier. Quoique cette loi reste sans effet sur le terrain.