Sur les 1800 tonnes de déchets produits par
jour à Yaoundé la capitale du pays, la société Hysacam, qui assure le service
public de l'hygiène et de la salubrité au Cameroun, en ramasse 1100. Ce qui induit un différentiel de 700 tonnes de déchets restés non évacués en un seul jour dans les quartiers.
Cette réalité pose un certain nombre de
problèmes, notamment la direction que prennent les 1100 tonnes non récupérées
par l'opérateur officiel. Une insuffisance que Jocelyne Delarue, directrice de GEVALOR, une
organisation qui œuvre à trouver des solutions solidaires pour des villes
propres identifie comme une cause menace à la santé publique, un frein à l'économie et des risques environnementaux accrus. " Les ordures ne sont
pas gérées, peuvent générer de graves problèmes de santé au sein de la
population. Pour l'environnement, c'est aussi une pollution soit locale de
l'air lorsque les déchets sont brûlés, soit global parce que les déchets
émettent les gaz à effet de serre ",
a-t-elle indiqué au cours d'un colloque de réflexion sur la gestion des déchets
urbains, organisé le 27 janvier 2014 à
Yaoundé.
Comme GEVALOR, d'autres
organisations de la société civile se mobilisent avec les moyens du bord pour
un travail de proximité auprès des populations. C'est le cas notable de TAM-TAM MOBILE, du GIC (Groupe d'Initiative
Commune) Le vert qui s'investit dans la pré-collecte des ordures auprès des
ménages pour les points de collecte de l'opérateur étatique, Hysacam.
Selon le mode opératoire choisi, les
pré-collecteurs ont la possibilité de faire le tri. Ce, en récupérant les objets qu'ils peuvent directement
valoriser. Mais en gros, environ de 90% des ordures collectées dans les ménages repartent dans les bacs à
ordures. Même si en revanche, dans des villes moins grandes que Yaoundé et donc
disposant de plus d'espace le compostage comme Bafoussam, situé à l'Ouest du
pays, le Cercle international pour la promotion de la création (CIPCRE), en
occurrence, organise la collecte des ordures ménagères par quartier, les traite
sur des sites adéquats et les transforme en un engrais biologique ou
compost.
Quant à lui, le GIC Le Vert qui entend mener
des études afin d'intégrer dans sa méthode de travail le bio-digesteur
utilisé pour la production du gaz
domestique, collecte en moyenne 3 tonnes d'ordures par jour dans plus de 1700
ménages à Yaoundé en faisant du porte-à-porte. Ce service offert à domicile côute 1000 Fcfa
(un peu moins de deux Euros) par mois.
En gros, les ordures ramassées par les acteurs
non gouvernementaux dans la capitale
camerounaise sont reversés à Hysacam ou simplement recycler pour l'usage
humain.