A cause de l’insécurité récurrente dans la partie Est du pays, Le 4ème Objectif pour le Développement Durable (ODD4) est en danger en République Démocratique du Congo.

« Garantir d’ici à 2030 l’accès de tous à une éducation, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie indépendamment du contexte personnel, politique ou social » est l’ODD4 que les gouvernements se sont fixés le 25 septembre 2015 à New-York lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Cet engagement est consécutif aux leçons tirées de la mise en œuvre des objectifs en général non atteints de l’Education Pour Tous (EPT) dans le cadre d’action de Dakar lors des 15 dernières années.

En clair, le respect de l’engagement sur l’ODD4 garantirait à toutes et à tous le droit fondamental à l’éducation durant tout le cycle de la vie, de sorte à offrir aux uns et aux autres la possibilité d’une insertion sociale réussie en vue du développement de l’ensemble de la communauté.

Sans pouvoir atteindre les objectifs de l’EPT à l’horizon 2015, la RDC ne pourrait, si elle n’y prend garde, réaliser l’ODD4 du fait notamment de l’insécurité qui sévit dans sa partie Est. Cette partie du pays est victime, depuis plusieurs années, des attaques insurrectionnelles des groupes armés avec comme corolaire la destruction du système éducatif, manifestement à travers la mort des élèves et des enseignants, l’incendie des établissements scolaires avec leurs matériels didactiques, l’érection des barrières exigeant le payement des taxes illicites même sur des matériels scolaires tels que les manuels, …

La dernière incursion, enregistrée à Beni la semaine du 15 août 2016, est signée par les Forces Démocratiques Alliées (ADF). Elle est qualifiée d’attaque terroriste par le porte-parole du Gouvernement central de la RDC. Elle est donc une interpellation sur le fait ci-haut évoqué. La Fédération Nationale des Enseignants et Educateurs sociaux du Congo (FENECO/UNTC) pense nécessaire que le Gouvernement congolais assure à l’ODD4 les conditions sécuritaires requises pour sa mise en œuvre sans heurts, si volonté il y a, dans le but de le réaliser dans l’échéance fixée.

Les écoles viennent encore d’être détruites la semaine du 15 août 2016 à l’Est de la République Démocratique du Congo.

C’était lors d’une incursion des rebelles ougandais du mouvement dénommé « Forces Démocratiques Alliées/ADF) » contre les habitants de la ville de Béni. Le bilan officiel fait, non seulement état de 51 morts, mais aussi de quelques établissements scolaires détruits, laissant ainsi des élèves sans possibilité de bénéficier de l’éducation et des enseignants sans cadre pour en offrir. Cela, sans compter la perte des emplois qu’une telle action peut occasionner.

En effet, l’éducation est estimée pas de bonne qualité en RDC par les syndicats des enseignants. Cette lecture est partagée par l’ensemble de la société civile, les Partenaires Techniques et Financiers, les politiques et le Gouvernement congolais qui fournit beaucoup d’efforts pour relever son niveau. La Stratégie du Sous-Secteur de l’enseignement de 2010 et celle de l’enseignement et de la formation 2016-2025 du secteur de l’éducation non encore mise en œuvre s’inscrivent dans cette lancée.

Malheureusement, l’insécurité et toujours l’insécurité vient aggraver la situation déjà précaire, notamment dans la partie Est du pays ; d’autant plus qu’une éducation de qualité dépend aussi d’un environnement de qualité (sécurité). Les Forces Armées de la RDC (FARDC) ainsi que les militaires de la mission des nations unies dans ce pays (MONUC, aujourd’hui MONUSCO) se démènent sans succès depuis la guerre dite d’agression contre la RDC par des pays limitrophes.

La Fédération Nationale des Enseignants et Educateurs sociaux du Congo (FENECO/UNTC) est préoccupée par cette interminable insécurité, surtout à Beni. Interpellant le Gouvernement, elle se demande jusqu’à quand la situation de l’éducation en RDC sera-t-elle instable et les droits à l’éducation des apprenants ainsi que ceux des enseignants aux conditions de travail décentes seront-ils bafoués ?

par  Augustin TUMBA NZUJI, Claude MBALA LONKANDO

[ODD2030]