L’université américaine Duke a publié en septembre dernier dans la revue scientifique Global Change Biology, les résultats d’une étude menée au Gabon ; laquelle a révélé que les forêts exploitées en Afrique peuvent contenir trois fois plus de débris ligneux, que les sites forestiers non-exploités. Constitués de branches, de troncs et de souches qui gisent sur le sol, les débris ligneux représentent un maillon important de l’écosystème forestier. Leur décomposition permet d’enrichir le sol et aide à conserver son humidité. Ils servent également d’abri, de lieu de reproduction et de source d’alimentation pour les insectes et la petite faune.
Selon le Pr John Poulsen, enseignant d’écologie tropicale à l’université américaine, la plupart des modèles actuellement utilisés pour le calcul du carbone forestier supposent que les débris ligneux occupent 9% de la biomasse des forêts. Ce qui, à son avis, est en-deçà de la réalité. « Mais sur la base des nouvelles conclusions, nous devons ajuster ce chiffre à la hausse pour les forêts dans les régions tropicales humides, à environ 30% pour les forêts exploitées et 18% pour les sites non exploités », a-t-il expliqué.
L’étude menée par l’université Duke est la première analyse à grande échelle de bois mort en Afrique centrale. D’après GabonReview, les chercheurs ont sondé le volume de bois mort sur le sol de la forêt sur 19 sites exploités et 28 sites non exploités à travers le Gabon. Menée dans le cadre de l’initiative de l’inventaire des ressources naturelles du Gabon, l’étude a été financée par Olam Gabon et SilvaCarbon, programme de coopération technique des Etats-Unis pour renforcer les capacités dans le monde en matière de suivi et gestion des forêts.