Issu d’un peuple autochtone de la forêt camerounaise (région de l’Est), Martial Wouang est le tout premier pygmée à monter dans un ring pour combattre, dans le cadre d’une compétition à caractère national à Yaoundé (capitale du Cameroun), le 28 juillet 2017.
C’était à l’occasion du Gala de boxe organisé par les pouvoirs publics en hommage aux soldats aux fronts contre Boko-Haram depuis 2013.
Classé dans la catégorie des 60 kg, Martial Wouang de la formation (Mba) a boxé contre Onana Nga du club Copa Gabana.
C’est un acte d’émancipation salutaire à mettre dans le compte des populations autochtones et minoritaires du Cameroun marginalisées, même si le combat de trois rounds de trois minutes qui s’est déroulé en présence d’un public émerveillé, a tourné à l’avantage de son adversaire, après décompte des points à l’issue du rude combat.
Malgré sa courte taille (1,1m), Wouang Martial est parvient ainsi à surmonter toutes les appréhensions qu’on pouvait avoir envers les Pygmées qu’on retrouve dans les régions forestières de l’Est et du Sud du pays.
«Ce qui m’a motivé à boxer c’est parce j’aime ce sport. En plus, j’ai voulu montrer à l’opinion qu’être Pygmée n’est pas une fatalité. Par rapport à ma taille, je n’ai pas peur des adversaires qui sont plus géants que moi. Je sais comment frapper sur eux, mais ce qui m’est arrivé lors du combat contre mon adversaire c’est que je n’ai pas déployé les efforts que je consens souvent», a exprimé le natif du département de Lomié, à la fin du combat.
D’ailleurs, M. Wouang ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
«Je compte être champion d’Afrique dans les jours à venir. Il suffit que je me concentre pour relever ma performance et pouvoir gagner mes combats sur le plan national et international», s’est-il engagé.
Pour mémoire, il y a deux mois pratiquement qu’une fille pygmée, Anna Maria Manzo’o (26 ans), a décroché avec brio le diplôme d’État en soins infirmiers, au terme d’une formation de trois ans à l’École des infirmiers d’Ébolowa (sud-Cameroun).
Les mêmes actes d’émancipation et d’intégration politico-économique et socioculturelle restent attendus des Mbororos, l’autre peuple autochtone de la partie nord du pays.