C’est le constat rassurant du ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire chargé de la Planification (Mindel/Minepat), Abdoulaye Yaouba, au terme d’un périple, le 15 janvier 2018 à Nkoteng (région du Centre), axé sur l’identification, la planification, la préparation et la mise en œuvre du programme de développement de la filière rizicole dans les 5 régions du pays que sont l’Extrême-Nord, le Nord, l’Ouest, le Nord-Ouest et le Centre.
D’après le membre du gouvernement, cette projection probante viendra à coup sûr résorber le déficit de production et limiter par conséquent les importations de l’une des céréales les plus consommées par les Camerounais, sans distinction de catégorie sociale.
En effet, en plus d’identifier le programme d’extension, d’intensification et de développement de la production du riz et d’exploiter toutes les potentialités existantes, la mission interministérielle se doit de prendre en compte le facteur de production (mécanisation, intrants, semences), la maîtrise de l’eau, l’utilisation des sous produits, le financement et la gestion des conflits avec les autres activités concurrentes par rapport à l’usage de l’espace et de l’eau pour développer des relations de complémentarité et de synergie.
Il est également question de s’intéresser au type d’usinage, à la commercialisation et à l’organisation des riziculteurs.
De l’exposé du coordonnateur du projet Ferme pilote de riziculture irriguée d’Avangane (Fpria-c), Patrice Gautier Levodo, il ressort que ledit projet, fruit de la coopération entre le Cameroun et la Corée du Sud, est tourné vers la production des semences de riz irrigué et de riz pluvial à distribuer aux producteurs.
A ce jour, le Fpria-c compte deux sites de production dans le département de la Haute-Sanaga (région du Centre) de 31 hectares d’une capacité de production annuelle de 310 tonnes de semences de riz.
Des semences qui, selon les promoteurs, ont un rendement moyen de 2 tonnes en riz irrigué et 0,5 tonne en riz pluvial à l’hectare.
«Après cette mission dans la Haute-Sanaga et dans la Lékié, nous avons instruit les collaborateurs qui sont sur le terrain pour que d’ici la fin du 1er semestre 2018, trois programmes agropoles soient lancés dans la Lékié, à Nkoteng et à Nanga-Eboko, dans la région du Centre», conclut le Mindel/Minepat.
Pour mémoire, d’après les données disponibles, la production nationale annuelle de riz actuelle est estimée à 100 000 tonnes environ pour une consommation nationale de plus de 300 000 tonnes.
Et pour satisfaire la demande locale, le pays est obligé d'’importer (avec toutes les conséquences sur la balance commerciale nationale et tous les risques y afférents), notamment à partir des pays asiatiques.
En produisant donc plus de 1,2 million de tonnes de riz par an, il est à penser que le surplus de cette production sera affecté à l'exportation vers les pays de la sous-région, voire au-delà.