Une pratique commerciale a pignon sur rue depuis quelques temps dans les grandes villes d’Afrique Centrale en général et au Cameroun en particulier : L’exposition des boissons dans des emballages en plastique au soleil. En arpentant les rues des centres commerciaux et même des quartiers populeux des villes de Yaoundé et plus encore de Douala, cette ville à la température caniculaire pendant plus neuf mois dans l’année, ce qui vous frappe, c’est la vente à la sauvette avec l’exposition spectaculaire au soleil des boissons dans des emballages en plastique (eau minérale et eau gazeuse) dans des brouettes, à même le sol, sur les devantures des échoppes et autres boutiques, moyen très efficace selon leurs dires pour attirer le maximum d’acheteurs.
Il y a des décennies, les produits alimentaires et les boissons étaient exclusivement vendus à l’intérieur des boutiques, les consommateurs sachant où s’approvisionner. Au fil du temps avec la pauvreté galopante et la naissance des petits métiers d’intermédiaires de commerce, les articles sont confiés à de petits détaillants qui se mettent à leur propre compte avec brouettes, et autres étals de fortune en bordure de route, dans les esplanades des grands marchés. Si ce phénomène paraît banal, il suscite néanmoins beaucoup de crainte, au regard de la chaleur et du soleil observés ces derniers temps dans notre pays.
Or depuis des années, l’organisation mondiale de la santé (OMS) interpelle sur les risques de cancer liés à l’utilisation de certains types d’emballages plastiques dans le conditionnement des produits alimentaires ainsi qu’à leur exposition au soleil et à la chaleur. Des campagnes de sensibilisation ont parcouru les marchés, interpellé à travers les médias, sur les risques liés à l’utilisation des emballages plastiques sur des produits alimentaires à température chaude. L’état camerounais a d’ailleurs pris certaines mesures il y a trois ans, interdisant l’usage des emballages plastiques non bio dégradables. A ce sujet, on a assisté à la destruction massive des emballages plastiques collectés lors de ces campagnes ponctuelles. Mais après quelques mois, Les commerçants ont récidivé et l’usage de ces emballages a pris d’autres proportions.
Exposé à des températures très chaudes, on est tenté de se demander ce que devient le produit ainsi emballé. Sûrement un parfait cocktail mortel silencieux. L’on est donc tenté de se demander : ceux qui le font ignorent-ils les dangers de leurs actes ? Le font-ils par ignorance ou par cupidité ? Si oui, nous pensons qu’il est grand temps que l’association des consommateurs se penche sur cette question pour dénoncer ces abus et amène ainsi les pouvoirs publics à prendre des mesures fortes pour mettre un terme à ce phénomène et sauver ainsi plus de vies.