La place de la femme est très importante dans la société traditionnelle africaine en général et au Cameroun en particulier. De par son rôle de mère de famille, elle est chargée de la gestion du foyer. Elle est responsable de la survie de l’espèce, d’elle dépend la fonction de reproduction, des apprentissages fondamentaux, des premiers éléments de socialisation de l’enfant et donc, globalement du vivre ensemble. Les femmes représentent plus de 51 % de la population camerounaise.
Dans plusieurs corps de métier, la proportion des femmes est plus importante que celle des hommes. C’est le cas de l’enseignement, de la santé, la législation ne faisant aucune discrimination basée sur le sexe. Si hier, des absurdités telles la femme n’hérite pas, la femme ne doit pas commander un homme et donc ne doit pas diriger une entreprise, la femme ne doit pas être plus instruite qu’un homme, une femme ne croise pas les pieds en public, les urines de la femme ne traversent pas un tronc d’arbre, une femme très instruite ne fera pas une bonne épouse…, bloquaient l'épanouissement de la femme, aujourd’hui les femmes ont investi tous les secteurs d’activités.
Mais comment comprendre que malgré cette importante présence féminine, on ne rencontre pas beaucoup de femmes leader ou encore des femmes dans les exécutifs des organisations syndicales ?
Après analyse de cette situation, plusieurs raisons sont évoquées. La première est le désintérêt ou le refus des femmes de s’engager, comme si elles n’étaient formées qu’à subir ou qu’à jouer les seconds rôles dans la société. La deuxième est que, même lorsque les femmes font le nombre (lorsqu’elles sont majoritaires dans les organisations), parce que la femme supporte mal l’autorité d’une autre femme, elles préfèrent plébisciter les hommes que leurs consœurs aux postes de responsabilité. En outre avec la notion du genre qui prend de plus en plus place dans les institutions, elles refusent de mettre à contribution leurs compétences et se battre pour le mérite, mais attendent comme un cadeau ce leadership.
Que faire donc pour impulser le leadership féminin ?
Il n’existe pas de stratégie magique, mais un ensemble de mesures peuvent être envisagées pour impulser le leadership féminin. La première de ces stratégies est l’Education et encore l’Education. L’Education, disait le plus célèbre des militants anti-Apartheid, le Prix Nobel de la Paix 1993 et également ancien Président de la République d’Afrique du Sud, Feu Nelson Mandela, est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. Scolariser la jeune fille africaine serait lui donner les clés de son épanouissement. A travers l’instruction, la femme acquiert un ensemble de savoirs (savoirs fondamentaux, savoir-faire et savoir être), qui lui permettent de mieux composer avec son environnement et s’épanouir.
D’autres stratégies comme la sensibilisation, la conscientisation des femmes sur leurs responsabilités dans la société et la nécessité d’une prise de conscience sont à envisager. Les femmes doivent cesser de se sous-estimer, de développer la peur et de se faire continuellement la guerre entre elles. Avec modestie, elles doivent reconnaître les mérites et les compétences des unes et des autres.
En attendant, que le leadership féminin devienne une réalité, il reste aujourd’hui une vue de l’esprit au Cameroun.