Trouver un emploi aujourd’hui après une longue scolarité dans la plupart des pays d’Afrique Francophone en général et au Cameroun en particulier est devenu un véritable serpent de mer. L’Etat et les entreprises/organisations privées et parapubliques ne recrutent que très faiblement. Les raisons avancées étant entre autres : le marasme économique, la mévente des produits agricoles pour ne citer que celles-là. La population jeune de 15 à 34 ans représente 35 % au Cameroun, selon les dernières projections publiées dans le rapport national sur l’état de la population du Cameroun réalisé par le Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population (BUCREP). Ce chiffre équivaut à plus d’un tiers de la population globale du pays, correspondant ainsi à la part la plus importante de cette dernière. Les questions liées à leur insertion socio-économique restent très inquiétantes aujourd’hui. Ce qui a amené les autorités en charge des questions de l’Education, à porter une attention soutenue à la question de l’entrepreneuriat, en l’insérant peu à peu dans les programmes scolaires du secondaire depuis trois ans. Cependant, on gagnerait à y mettre plus d’accent.
Mais qu’est-ce donc que l’entrepreneuriat ?
L’entrepreneuriat est une initiative portée par un ou plusieurs individus construisant ou saisissant une occasion d’affaires (du moins ce qui est apprécié ou évalué comme tel), créant de la valeur ajoutée pour les parties prenantes. Il recouvre les activités qui concourent à la formation et la croissance d’une entreprise, dont la conséquence première est la création de richesses. Il s’agit dès l’école, d’inculquer aux élèves les rudiments nécessaires à la création d’entreprise d’une part, et d’autre part à cultiver en eux l’esprit de leadership, de management qui font grandement défaut à la majorité des jeunes camerounais aujourd’hui.
Quels enjeux pour l’éducation à l’entrepreneuriat ?
Selon Federica Minichiello, l’Education à l’entrepreneuriat vise le développement de deux attitudes : l’esprit d’initiative et l’esprit d’entreprise. L’entrepreneuriat permet à l’élève de mieux se connaître et facilite son processus de choix carrière. Il est donc une façon différente d’enseigner, en sortant des manuels scolaires et en misant sur l’action et l’application immédiate des connaissances reçues. L’entrepreneuriat ce n’est pas faire plus, mais c’est faire autrement. A cause de l’inadéquation formation/emploi avec pour corolaire l’accroissement du chômage, notamment chez les jeunes, l’UNESECO à travers sa composante UNEVOC chargée du développement de la formation technique et professionnelle, a recommandé notamment aux pays en voie de développement des sous-régions d’Afrique, d’Asie, et d’Europe de l’Est, lors des assises internationales de Bamako en 1998 et de Séoul en 1999, assises auxquelles le Cameroun a pris part et adhéré aux résolutions y relatives, la réforme complète de leurs systèmes de formation basée sur l’Approche Par Compétences (APC).
Les autorités en charge des questions d’Education de l’Afrique Francophone gagneraient donc à redéfinir à cet effet, les curricula de formation adaptés à la promotion de l’entrepreneuriat avec des contenus substantiels. Les créateurs d’entreprises seraient ainsi plus jeunes, mieux capacités, ce qui accentuerait l’auto emploi, réduirait amplement le chômage observé ça et là et l’exode massif des jeunes vers l’occident.