Il s’est tenu le 17 janvier 2019 à Dakar la première réunion réunissant le membre du comité d’éthique et déontologie de l’enquête sur l’enseignant (CEDEE). Ce comité a été mis en place sur la décision du secrétaire général de la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN) pour élaborer une charte qui engagera le Programme d’analyse des systèmes d’éducation de la CONFEMEN (PASEC) et les pays participants. Cette charte a pour objectif de protéger les données des utilisateurs et de définir les modalités d’accès et d’exploitation de données collectées.
L’enquête PASEC sur les enseignants répond à la demande de la communauté éducative des pays subsahariens pour une meilleure compréhension des besoins de la cible enseignante enfin d’élargir à travers des politiques éducatives plus averties.
Il est vrai que les systèmes éducatifs de nos jours poursuivent la réalisation de l’éducation de qualité pour tous. En rapport avec les cibles découlant de l’Objectif de Développement Durable 4, les enseignants et les éducateurs sont, en ces termes, présentés comme moyens d’atteindre ces cibles : « D’ici à 2030, accroître considérablement le nombre d’enseignants qualifiés, notamment au moyen de la coopération internationale pour la formation d’enseignants dans les pays en développement, surtout dans les pays les moins avancés et les petits Etats insulaires en développement[i]. »
Il apparaît donc que plus que les équipements et les infrastructures, « ce sont les enseignants qui font la qualité d’un système éducatif », affirme l’UNESCO[ii]. Même s’ils ne peuvent pas à eux seuls porter l’entière responsabilité des acquis scolaires, leur rôle dans les apprentissages au primaire a été suffisamment reconnu par la littérature internationale pour qu’ils soient au centre de toutes les attentions.
La situation des pays retrace un tableau sombre de par la confrontation notamment à une demande éducative élevée contre des moyens très limités pour offrir une éducation de base gratuite et de qualité pour tous. Les données actuelles sur les enseignants et les écoles décrivent une situation globale de pénurie chronique et des contextes professionnels difficiles : classes surchargées, manque d’outils pédagogiques, problème de formation des enseignants, précarité, mauvaises conditions de vie et de travail…
Ce qui suscite un vif intérêt de la communauté éducative des pays d’Afrique subsaharienne pour un diagnostic des savoirs et savoir-faire des enseignants, une initiative fondamentale essentiellement orientée dans le but de renseigner les besoins de formation continue et d’amélioration de la formation initiale des enseignants dans la perspective d’une éducation de qualité pour tous avant 2030.
Telle est la raison de cet examen minutieux sur la situation éducative des pays subsahariens. Compte-tenu de la sensibilité dont requiert cette enquête, elle doit s’accompagner de certaines mesures dont une campagne de communication transparente et active pour sensibiliser les enseignants et les syndicats sur les objectifs de cette démarche en les rassurant clairement sur une utilisation éthique des données collectées permettent d’éviter certaines dérives.
Ce Comité est composé de onze personnes dont le conseiller technique du Pôle Politique de la Conférence des Ministres de l’Education des Etats et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN), deux membres du Comité Syndical Francophone de l’Education et de la Formation (CSFEF), le coordonnateur du Programme d’Analyse des Systèmes Educatifs de la CONFEMEN (PASEC), deux membres du Comité Scientifique du PASEC, quatre correspondants nationaux du Comité de Pilotage du PASEC ainsi que le conseiller technique du PASEC.
[i] Objectif de développement durable 4c, https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/education/
[ii] UNESCO, «%u202FEnseigner et apprendre%u202F: atteindre la qualité pour tous%u202F», Rapport mondial de suivi sur l’EPT, 2013/2014.