Belle performance réalisée par l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) que dirige Dr Noé Woin, grâce aux effets probants du contrat État du Cameroun-BAD (Banque africaine de développement), du recrutement de nouveaux chercheurs et de la bonne gouvernance, courant ces dernières années.
Jamais l’IRAD n’a atteint une telle performance dans le développement de la filière palmier à huile, à travers sa Station spécialisée de recherche agricole de la Dibamba (région du Littoral).
Grâce au soutien de la BAD, les activités des chercheurs de l’IRAD ont permis de mettre à disposition plus de 5 000 000 (plus de 25 000 ha de palmeraies, soit 200 graines germées par ha et en moyenne 5 000 régimes de la fécondation assistée récoltés) de graines 100% Tenera (avec une possibilité d’aller au-delà, selon les responsables de l’institut de Nkolbisson). Une variété hybride obtenue à partir du croisement Dura (parent femelle) et Pisifera (parent mâle).
Une variété, d’après les chercheurs de l’institut de recherche agricole de référence en Afrique centrale, à très fort rendement (3,5 à 4 tonnes d’huile de palme par hectare et par an) tolérante à la fusariose (maladie cryptogamique qui attaque davantage les palmiers à huile) et conseillée pour les régions du Sud-Ouest, du Nord-Ouest et de l’Ouest, victimes de cette infection. Très précoce, le Tenera, contrairement au Dura (tardif et faible rendement) et Pisifera (abortif), commence à produire à partir de trois ans pour une exploitation continue au moins 25 ans. Pour un hectare de terres, il nécessite 143 plants.
En effet, le soutien financier de BAD au PD-CVA de la filière palmier à huile aux côtés des filières ananas et de banane plantain a permis à l’IRAD retenu pour son expertise avérée de conduire ledit projet ont permis à la l’IRAD d’acquérir, entre autres, deux tracteurs pour l’entretien de 412 ha de palmeraies dont 15 ha pour les géniteurs, une salle répondant aux normes de stockage des graines sèches en cours de viabilisation, une salle de chauffage viabilisée, un dépulpeur et des milliers de sacs de fécondation artificielle des palmiers à huile. En plus de ce matériel, 23 élèves ensacheurs ont bénéficié d’une formation. Les chercheur de la Station IRAD-Dibamba sont unanimes à reconnaître que le projet financer par la BAD a permis l’amélioration de manière considérable du rendement des palmeraies en régimes (soit 2 000 à 3 000t) au cours des deux dernières années, l’entretien des parcelles (élagage, rabattage, gyrobroyage et rotobroyage), l’augmentation d’une main-d’œuvre occasionnelle (de 7 ensacheurs permanents à 23 élèves ensacheurs pollinisateurs formés et dont 12 sont en cours de recrutement). Avec le fort potentiel du PD-CVA, à la Dibamba, le chef de la Station, le Dr Armand Nsimi, fait état de ce qu’on est passé de 1 113 797 (2018) à 2 306 487 (2020) graines germées. Et il y a 11 ans pratiquement, la production des graines germées de palmier à huile à la Dibamba était de 1 785 919.
Avec le volume de production des semences de palmier à huile qui va crescendo, il est impératif que les Camerounais s’adonnent davantage à la mise sur pied des palmeraies afin de tordre, une fois pour toutes, le cou à la pénurie de l’huile de palme brute décriée chaque année par les industries de transformation et de production de l’huile végétale raffinée, du savon de ménage et bien d’autres produits dérivés de grande consommation.
Et pour ce faire, il est conseillé aux populations de s’approvisionner en semences à l’IRAD afin d’être à l’abri du tout venant au faible rendement, offert par les vendeurs véreux de semences de palmier à huile.
Compte tenu de l’engouement très timide des Camerounais pour s’approvisionner, les experts les plus optimistes pensent déjà à la conquête des parts de marché de semences améliorées de palmier à huile auprès des pays voisins.
Pour mémoire, le PD-CVA soutenu par la BAD est une initiative des pouvoirs publics camerounais en vue d’améliorer la compétitivité des filières ananas, banane plantain et palmier à huile, créer des emplois et la richesse pour faire reculer la pauvreté par la mise à contribution des chaînes de valeur agricole dans ces trois filières.
En date du 02 juillet 2018 à Yaoundé, le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MINRESI) a signé une Convention de partenariat avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MINADER) pour ledit concernant les filières ananas, palmier à huile et banane plantain dans la période 2018-2022.
En tant que bras séculier de l’État en matière de développement agricole, l’IRAD a été retenu pour apporter son expertise technique au PD-CVA. Et les chercheurs sont pleinement à l’œuvre dans les structures opérationnelles retenues pour la cause.