Le conseil académique de l'université du Commonwealth à Kigali (Rwanda) a conféré le titre honorifique (Honoris Causa) de docteur en gestion de la faune et de la conservation au Dr. Gordon Nwutih Ajonina, coordinateur de la Société camerounaise de conservation de la faune (Cameroon Wildlife Conservation Society ou CWCS en anglais; ndlr), le 22 novembre 2023. A travers cette distinction, Dr. Ajonina devient le premier Camerounais et biologiste de la conservation du bassin du Congo à obtenir une reconnaissance aussi prestigieuse de la part de l'éminente université britannique. Le titre récompense les contributions et les réalisations du Dr. Ajonina dans le domaine de la conservation de la nature en général et de la protection des écosystèmes de mangrove en particulier.
Au cours des 23 dernières années, le biologiste a travaillé sans relâche à la protection des mangroves et des zones humides au Cameroun. Il a mené des recherches approfondies sur le terrain dans le domaine de la gestion des forêts de mangroves et des zones humides dans toute l'Afrique. Par ailleurs, il est l'auteur et l'évaluateur de plusieurs articles scientifiques et a contribué à la rédaction de plusieurs ouvrages sur le sujet. Sous sa casquette d’enseignant d’université, le lauréat a formé plus de 1000 étudiants. Depuis 2009, il est associé en tant que professionnel senior et formateur.
Ardent défenseur de la protection de la nature, le Dr. Ajonina dirige le Réseau des mangroves du Cameroun, consortium de plus de 40 organisations communautaires qui font campagne et militent pour la protection des mangroves et des écosystèmes des zones humides au Cameroun. Suite à cette reconnaissance internationale, le Dr. Gordon Nwutih Ajonina a exprimé sa reconnaissance. « J'ai été agréablement surpris par cette distinction exceptionnelle. C'est un témoignage du travail acharné que nous avons accompli pendant près de trois décennies. La Cameroon Wildlife Conservation Society est plus qu'engagée dans la conservation de la nature, en particulier des mangroves et des zones humides au Cameroun, pour le bien-être de la population », a-t-il indiqué.
Selon l’atlas des mangroves du Cameroun, document publié en juin 2017 et co-réalisé avec le ministère camerounais de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded) et le Réseau camerounais pour la conservation des écosystèmes de mangrove et zones humides (RCM), la mangrove au Cameroun couvre plus de 30% de plus de 400 km de la côte du pays. Un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) daté de 2006 chiffrait la couverture de mangrove camerounaise à environ 200 000 hectares. Un autre document réalisé par la FAO et intitulé « The World’s mangroves 1980-2005 » renseigne que la superficie des mangroves au Cameroun est estimée 251 545 hectares en 2000.