1er REBB " LES PRESSIONS SUR L’ENVIRONNEMENT"
Cette partie du document constitue l’essence même de l’exercice de rapportage sur l’état de l’environnement car elle vise à faire appréhender (i) les causes des problèmes, (ii) les voies et moyens pour les prévenir, les résoudre ou atténuer leurs impacts, (iii) les conséquences de notre inaction ou l’insuffisance de notre réaction.
Les problèmes traités dans cette partie du résumé proviennent de :
Les activités agricole et d’élevage;
L’activité industrielle;
Les modes de consommation;
La production énergétique;
Les problèmes en matière de gestion des milieux naturels (eau de surface et souterraine, air, sols);
La perte de diversité biologique (flore, faune, écosystèmes) ;
Les pollutions et nuisances (atmosphérique, par déchets industriels et domestiques, par les pesticides et fertilisants) ;
Les changements climatiques ;
Les risques naturels (sécheresse, inondations, invasion acridienne) et technologiques (stockage produits et déchets dangereux, transports).
Les problèmes environnementaux sont perçus sous deux (2) axes principaux qui sont d’une part, les problèmes avérés liés à la gestion des milieux naturels, la perte de diversité biologique et les pollutions et nuisances et, d’autre part, les risques naturels ou technologiques liés à l’action, aux lacunes et autres imperfections des systèmes et mécanismes de contrôle et de régulation de l’action de l’Homme.
En vue de faciliter l’appréhension des différents problématiques et d’en faciliter leur solutionnement, ils ont été regroupés aux six (6) problèmes majeurs suivants : les changements climatiques, la forte pression sur les ressources en eau, les problèmes liés aux sols et les ressources minières, la perte de diversité biologique, les problèmes liés aux modes de vie et à la dégradation du cadre de vie et les risques naturels et technologiques.
2.1 Les changements climatiques;
Le phénomène global du réchauffement de la planète est directement ou indirectement provoquée par l’action anthropique (pollutions par les déchets domestiques, les pesticides, fertilisants, toxiques, déchets industriels et biomédicaux, pollution atmosphérique,…) souvent peu respectueuse de l’environnement.
Figure 3 : Contribution totale de quelques secteurs aux émissions de G.E.S.
L’état des connaissances mis en évidence par les études entreprises dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention-Cadre sur les Changements Climatiques donne les tendances suivantes :
La prédominance de l’agriculture dans les émissions de gaz à effet de serre ;
Il est suivi de loin par le secteur de l’Énergie (902 équivalents CO2 ), surtout dominé par les émissions de gaz carbonique dues au sous secteur des transports (routier, ferroviaire) ;
Le secteur des déchets occupe la troisième place des sources d’émissions.
Les activités considérées comme Sources d’émission dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie et des déchets sont :
La conversion des forêts et des savanes,
La gestion peu rationnelle du cheptel,
L’utilisation intense des hydrocarbures dans le transport,
La décomposition des déchets solides et liquides.
Les conséquences des changements climatiques sont entre autres :
la récurrence des pénuries d’eau;
les rendements agricoles aléatoires;
le développement de germes pathogènes;
la récurrence des sécheresses par endroits et les inondations;
Etc. (GIEC, 1990).
2.2 La forte pression sur les ressources en eau.
Elle se manifeste par un certain nombre de faits et réalités dont :
Figure 4 : La surmobilisation des eaux de surface
dans certains Bassins Versants (ex. Nakanbé).
1. La « surmobilisation » des eaux de surface qui se manifeste par :
la création des ouvrages les uns en amont des autres, sans planification hydraulique, ce qui a un impact négatif sur le régime hydraulique et les bilans d’eau souterraine puisque l’on assiste à la réduction de la production d’ensemble par rapport à la somme des productivités prévues pour chaque investissement pris individuellement ;
le défrichement et/ou l’inondation de grandes étendues de terres boisées ou non dus à la construction des grands barrages et entraînant la perte de terres agricoles, forestières et pastorales.
Par ailleurs, on constate que bien que les connaissances soient encore parcellaires compte tenu des variations interannuelles de la pluviométrie, environ 60% de l’eau capturée par les petits barrages est estimé perdu à cause de l’évaporation.
Les barrages constituent le principal moyen de mobilisation des eaux de surface pour les besoins d’eau potable, d’irrigation, d’élevage, d’énergie, d’industrie, etc. ; à cet effet, environ 2 000 barrages dont 300 sont permanents et 8 grands barrages, ont été inventoriés à ce jour.
La mobilisation des eaux souterraines se fait par forages, puits modernes busés à grand diamètre et puits traditionnels.
2.2.1 L’état préoccupant des ouvrages de mobilisation de la ressource.
D’une manière générale, la gestion et la maintenance des petits et grands barrages se heurtent à des difficultés importantes dont les principales sont :
- L’abandon fréquent des petits barrages après leur construction.
- La sous exploitation de ces barrages qui servent souvent à l’alimentation en eau du bétail et sont exposés à l’évapotranspiration.
- L’absence d’un cadre réglementaire approprié pour le contrôle de la gestion et de la maintenance des grands ouvrages, qui pourtant posent à n’en pas douter des problèmes de sécurité publique ;
- Le faible niveau de productivité des puits modernes où un puits sur trois donne de l’eau toute l’année ;
- La non protection de l’environnement immédiat des forages et puits modernes ;
- Etc.
2.2.2 La mobilisation tout azimut des eaux souterraines
Malgré l’insuffisance des activités de recherche pour une meilleure connaissance de la ressource en vue d’assurer sa gestion durable le nombre d’ouvrages de mobilisation des eaux souterraines est toujours croissant ; d’où de sérieux risques d’épuisement des nappes. La figure ci après présente les tendances :
Figure 5 : Situation des points d’eau modernes en 1996 et en fin 2000.
Par ailleurs, un problème récurrent et permanent est la faiblesse des systèmes de maintenance et de suivi des équipements hydrauliques et d’exhaure.
Il est à remarquer également que la mobilisation des ressources en eaux souterraines dépend en grande partie (89% de 1996 à 2001) des financements extérieurs.
2.2.3 La qualité de plus en plus préoccupante et douteuse des eaux de surface et souterraine.
Cette situation est illustrée par :
l’importance des matières en suspension (MES) dans tous les bassins mais surtout dans le Nakanbé ;
la teneur en fer et en phosphates préoccupante dans les retenues de tous les bassins;
des phénomènes naturels affectant la potabilité de l’eau : acidité de 54% des pH du Sud-Ouest, salinité élevée du Sud-Est et teneur excessive en arsenic dans la zone de Mogtédo ;
des cas de contaminations bactériologiques des retenues d’eau liées souvent à l’élevage et à la présence d’habitations à proximité des points d’eau → risques importants de maladies hydriques;
la prolifération des maladies hydriques et infectieuses telles l’onchocercose, paludisme, bilharziose, dracunculose, etc. à partir des retenues d’eau ;
les cas d’eutrophisation de retenues d’eau dû à l’enrichissement composés azotés et phosphatés provenant du lessivage des terres traitées par les engrais et des rejets des eaux usées ménagères;
les risques réels de contamination des nappes phréatiques par :
- les rejets d’eaux usées, industrielles et domestiques dans les grandes agglomérations,
- les dépôts sauvages des déchets,
- l’épandage des engrais et pesticides dans les zones cotonnières
les usages concurrents entraînant parfois des conflits (satisfaction des besoins énormes de la SN-SOSUCO au détriment des autres périmètres agricoles exploités en aval, exploitation anarchique, prélèvements frauduleux et conflits d’usage au niveau des aménagements hydro-agricoles, plus de 400 barrages à usages multiples,…
les risques de conflits au niveau sous-régional en cas de manque de concertations
préalables voire de signature d’accords entre pays pour le partage de la ressource.
Photo 3 : Plan d’eau à usages multiples
(source : KESSLERJ.J. et GERLING C.
2.3 Les problèmes liés aux sols et aux ressources minières;
2.3.1 La désertification
Les facteurs de dégradation du milieu naturel sont liés à :
caprices du climat;
modes et techniques inappropriés d’exploitation des ressources naturelles;
influence négative de la pauvreté des populations combinée à la nécessité de satisfaire leurs besoins croissants.
De ce fait, les problèmes peuvent être classés à deux niveaux :
2.3.1.1 Les problèmes d’ordre biophysique:
Photo 4 : Feux de savane
(source : KESSLER J. J. et GERLING C., 1994)
L’appauvrissement des sols en éléments chimiques et la baisse de la fertilité des sols consécutifs à la baisse du taux de matière organique des sols et au lessivage des éléments non utilisés par les plantes du fait entre autres, de:
- la déforestation ;
- les feux de brousse;
L’érosion éolienne et hydrique: de quantités importantes de sols sont emportées annuellement sous l’effet des pluies dans la plupart des régions du pays et plus particulièrement dans le Centre.
Les menaces qui pèsent sur la diversité biologique particulièrement sur le couvert végétal:
en 1996, environ 105 000 ha de régression du couvert végétal par an.
2.3.1.2 Les problèmes d’ordre socio-économique:
La pauvreté des populations est un facteur majeur de la dégradation des ressources naturelles, car :
- la persistance des pratiques traditionnelles de culture;
- le faible taux de mécanisation et d’utilisation des intrants;
- et le bas niveau des revenus ruraux...
…conduisent à une utilisation non rationnelle du milieu naturel.
La baisse de la disponibilité de l’eau et surtout des produits non ligneux (fruits, plantes médicinales, matières premières servant à l’artisanat,…) :
- la perte de revenus pour certaines couches défavorisées de la population notamment les femmes;
- la réduction des apports nutritionnels.
2.3.1.3 Les conséquences sociales.
Entre autres effets de la désertification, on peut noter :
L’amplification de la corvée pour l’approvisionnement en bois de feu et en eau potable à cause respectivement de l’éloignement des centres de production;
Le tarissement précoce de certains cours d’eau et autres sources.
Photo 5 : La corvée pour l’approvisionnement
en eau dans les zones rurales
Photo 6 : La corvée pour l’approvisionnement en bois de chauffe
(Source : Yacouba KONATE)
2.3.2 La pollution des sols
En Milieu rural, la pollution se manifeste par la dégradation des terres due à l’utilisation non rationnelle des engrais et des pesticides dans la recherche d’un accroissement des rendements des activités agricoles dans les zones cotonnières et dans les grands périmètres irrigués du pays.
En Milieu urbain, la pollution se manifeste par :
les rejets liquides chargés de métaux lourds et de matières toxiques des industries;
les rejets de déchets solides ménagers et industriels déposés de manière anarchique;
l’utilisation des fertilisants dans les activités maraîchères.
2.3.3 Les problèmes liés à l’exploitation des mines et des carrières.
Les problèmes liés à la mise en valeur des ressources minières et des carrières sont fonction des modes et techniques d’exploitation :
Photo 7 : Disharmonie au niveau du paysage et risques d’accident
et de pollution par les substances et produits de traitement des minérais
entreposés à ciel ouvert provenant de l’activité minière.
Les problèmes causés par les deux mines d’or d’exploitation industrielle et semi-industrielle (Poura et Essakane) sont :
- La non restauration des galeries abandonnées (> 60m parfois à Poura) et leur inondation par la suite par les eaux;
- L’abandon à ciel ouvert de « collines artificielles » contenant du cyanure à Essakane.
Cette situation est en partie due à la non réalisation d’études d’impact et d’un suivi environnemental de l’activité minière sur l’environnement.
Les dommages environnementaux causés par les sites d’orpaillage sont entre autres :
- La dégradation des terres arables, la modification du paysage et surtout la déforestation due à la coupe du bois pour divers usages (construction de huttes et de hangars de traitement du minerai, étai dans les galeries d’exploitation, confection d’échelle de descente dans les puits, bois de feu, etc.) des environs ;
- La pollution des nappes souterraines (utilisation du mercure) et des eaux de surface (poussières, déchets humains,…) ;
- La disparition de la faune due au braconnage et à la promiscuité des hommes;
- La dépravation des mœurs et l’apparition de maladies respiratoires et des maladies sexuellement transmissibles ;
- Des problèmes fonciers et de sécurité dont :
o les fortes pressions sur les terres agricoles et pastorales,
o les conflits entre autochtones et orpailleurs, l’épuisement de la réserve foncière,
o le déplacement de populations, le développement du banditisme et de la criminalité,…
2.4 La perte de diversité biologique
Les écosystèmes et les habitats subissent des dynamiques liées d’une part aux variations du climat (changements climatiques, sécheresses persistantes) et, d’autre part à l’action anthropique (feux de brousse, prélèvements excessifs des ressources biologiques, agriculture itinérante et surpâturage,…).
Les principales facettes du phénomène de la perte de diversité biologique sont :
2.4.1 La régression des formations forestières « naturelles »
En 1980, les arbres morts sur pied avaient atteint:
- En moyenne, 4,20% pour la zone nord-soudanienne ;
- Et plus de 10% pour le Sahel où de nombreux peuplements (Acacia raddiana, de Pterocarpus lucens, de Dalbergia melanoxylon, de Balanites aegyptiaca et de Adansonia digitata subissent un dépérissement inquiétant.
Cette situation est à l’origine de pressions diverses parfois considérables sur les savanes soudaniennes : déplacements notables des populations d'agriculteurs et de pasteurs du Nord vers le Sud, occupations illégales volontaires ou involontaires de nombreuses forêts classées dans l'Ouest du pays du fait des migrations en quête de terres.
La modification de la physionomie de la végétation originelle (forêts claires) vers des formations secondaires (savanes nord-soudaniennes et les steppes sahéliennes) du fait de :
- l’action de l’Homme (feux de brousse, défrichements, surpâturage et coupe du bois) ;
- la sécheresse climatique.
2.4.2 Le déclin et les risques de disparition des populations de certaines espèces végétales
Dans le domaine sahélien, le phénomène de perte de diversité biologique se manifeste par :
- La « xérophilisation » des espèces avec une prédominance des thérophytes (graminées annuelles > 60%) ;
- La « vulnérabilisation » de populations de certaines espèces d’Acacias à utilité fourragère en raison du degré accru d'émondage et des difficultés de régénération liées d'une part, à un déficit pluviométrique et, d'autre part, au brout et au piétinement des jeunes pousses par le bétail.
C’est ainsi que 27 espèces végétales sont estimées en péril dans le nord et le centre nord du Burkina;
Dans le domaine soudanien, on constate :
- La disparition de populations entières d'espèces « non utilitaires » du fait des défrichements;
- L’exploitation systématique et non rationnelle de certaines espèces pour les besoins de bois de feu et de service telles le « lingué » ou Afzelia africana pour la fabrication des « djembé ».
- La raréfaction des espèces et des populations dans les parcs agro-forestiers à néré (Parkia biglobosa), karité (Vitellaria paradoxa), tamarinier (Tamarindus indica), raisinier (Lannea microcarpa), prunier (Sclerocarya birrea), etc. du fait de la réduction du temps de jachère.
2.4.3 Les problèmes liés à l’évolution des espèces aquatiques
La pratique sélective de la pêche, la méconnaissance des potentialités biologiques des pêcheries ainsi que l’insuffisance de plans d’aménagement des plans d’eau ont eu pour conséquences :
La Modification quantitative et qualitative de la faune aquatique du fait de:
- les déficits pluviométriques chroniques enregistrés depuis plus de deux décennies ;
- la dégradation et l’envasement des mares, lacs et autres plans d’eau ;
La perte de nombreux spécimens et diminution du nombre des espèces fauniques et herbacées du fait de la pollution due à l’usage des engrais.
2.5 Les problèmes liés aux modes de vie et à la dégradation du cadre de vie.
2.5.1 La pollution par les pesticides, les fertilisants et les toxiques.
Elle se manifeste par :
La Pollution de l’eau ;
La Nuisance pour l’Homme du fait de l’agressivité de ces produits pour la peau, les yeux et les voies respiratoires ;
2.5.2 La détérioration de la qualité de l’air
On constate :
En milieu urbain, la pollution de l’air provenant de :
- Les moyens de transport qui produisent :
Figure 6 : Contribution de trois secteurs d'activité dans l’émission des gaz polluants en milieu urbain.
o les gaz d’échappement chargés de plomb due au mauvais choix et parfois au mauvais dosage des carburants utilisés, à la vétusté et à l’insuffisance d’entretien des véhicules;
o les poussières soulevés par la poussée des pots d’échappement des motocyclettes orientés vers le sol et celles des routes non bitumées;
La pollution de l’air en milieu rural provient essentiellement des feux de brousse :
Les conséquences de la pollution de l’air sont :
- La contamination du cadre de travail par les poussières qui occasionnent des cas de baisse de productivité chez les travailleurs ainsi que des frais et des efforts supplémentaires d’entretien des outils de travail ou de remplacement des équipements ;
- Les Affections chez l’homme et les animaux dont :
o les maladies respiratoires causées par les particules, rejets gazeux (SO2), poussières et suies provenant des industries et des activités artisanales ainsi que des voies non bitumées ;
o les intoxications provenant des fumées de certaines unités industrielles (briqueteries, …) contenant des gaz fluoridriques ;
o les désagréments (démangeaisons, larmoiements,…) dues aux émissions des industries chimiques ;
o les maladies causées par des substances cancérigènes (HC/COV contenues dans les fumées des engins de transport et les maladies des reins ainsi que les affections cérébrales dues au plomb .
- Dommages à l’environnement : dépôts et autres plues acides dommageables à la végétation dus au dioxyde de soufre (SO2) dégagé par certaines industries
2.5.3 La pollution par les déchets domestiques
Les manifestations de ce type de pollution sont :
- L’acidification des sols et la contamination des eaux de surface et souterraines sont les conséquences directes des insuffisances constatées dans la gestion des déchets solides domestiques provenant surtout des villes ;
- L’imperméabilisation et la pollution des champs de culture, les menaces pour la santé des animaux et l’impact visuel négatif causés par les déchets plastiques non biodégradables ;
- L’évacuation sauvage des eaux usées domestiques et des fosses septiques dans le domaine public et dans la nature occasionnent la prolifération de multiples vecteurs de maladies, la pollution et les nuisances occasionnées pour la voisinage et le milieu naturel ;
- La pollution des nappes par la tendance à la transformation d’un certain nombre de puits traditionnels en fosses septiques ou en fosses à ordures.
2.5.4 La pollution par les déchets industriels
Les causes de ce type de pollution sont les effluents liquides des unités industrielles quand ils sont rejetés dans la nature sans traitement préalable ; leur teneur en matières organiques et chimiques entraîne :
Les pertes de potentiel halieutique dues aux effluents liquides contenant des matières organiques basiques des savonneries et de produits azotés provenant du rinçage des citernes de la SOSUCO ;
La pollution des eaux de surface et souterraines, des sols et les dommages causés à la végétation par les rejets liquides chargés d’une part, de chrome et d’alcalins des industries chimiques et, d’autre part, de matières organiques des abattoirs ;
Les sérieux risques de contamination des produits maraîchers irrigués par les eaux usées industrielles et des hôpitaux ;
Le phénomène d’eutrophisation des plans d’eau due fait de la pollution organique.
2.5.5 Les huiles usagées
Elles proviennent principalement des garages, du transport en commun, des ateliers d’engins à deux roues motorisés, des stations d’essence avec fosse, des centrales thermiques, des industries, du transport ferroviaire et aérien et ont des impacts importants sur l’environnement dont :
Les risques de contamination des sols, des eaux de surface et des eaux souterraines ;
La pollution atmosphérique par le dégagement de dioxines très dangereuses pour l’homme.
2.5.6 Les déchets bio-médicaux
De sérieux risques de contamination des sols et des ressources en eau par ces déchets existent du fait:
De l’inexistence d’une filière spécifique de collecte et d’élimination puisqu’ils sont traités de la même façon que les déchets domestiques ;
Des quantités de plus en plus importantes produites (en 2 000 à 310 tonnes pour Bobo-Dioulasso et 1 267 tonnes pour Ouagadougou).
2.6 Les risques naturels et technologiques.
Le risque est l'aléa ou probabilité d'occurrence d'un événement et les dommages provoqués par cet événement;
Un risque majeur se caractérise par l'ampleur du phénomène, la nature des conséquences subies avec une probabilité d'occurrence faible. Un risque majeur entraîne une situation de catastrophe c'est-à-dire un nombre élevé de victimes;
Les risques technologiques sont les risques inhérents aux activités humaines (risques liés aux usines, centrales, barrages, transports).
2.6.1 Le transport et le stockage des matières dangereuses
Le tableau et la figure ci après présente les différents moyens de transport et l’importance des produits dangereux transportés ainsi que les
• épandage accidentel;
• pollution de l’air, des eaux et du sol des suites d’accidents ou non;
2.6.2 Les grands barrages
De véritables risques d'inondation existent pour les populations situées en aval de la plupart des 8 grands barrages (exceptés Bagré, Kompienga et Ziga) du fait du manque de système d'alerte adéquat et de dispositif de surveillance des côtes;
Photo 8 : Inondation et dommages causés à l’environnement
et aux infrastructures en aval lors de la rupture d’une digue
du barrage de la Ville de Jonquière, Canada
(source : CGC, Canada)
2.6.3 Les autres risques
D’autres riques de survenu de problèmes et voire de risques avérés existent ; il s’agit entre autres de :
La pollution de plus en plus menaçante par les déchets et boues d’épuration ;
En 1998, les quantités produites étaient de 1000 tonnes + 21324 m3 et 831 tonnes + 832 m3 de pour respectivement les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso.
Les risques de contamination que comportent les batteries sont liés au plomb et à l’acide qu’elles contiennent ;
Le plomb est manipulé sans précaution particulière par les réparateurs de batteries et par les pêcheurs (pour le lestage de leurs filets).
Les risques majeurs d’accident du fait de l’insuffisance de protection des passages à niveau dans les grandes agglomérations;
Les risques liés à l’activité minière du fait des rejets de solutions cyanurées dans la nature, l’utilisation incontrôlée de mercure et d’acide nitrique et les risques d’éboulement de terrains après exploitation;
Le risque d’une grande sécheresse aux conséquences catastrophiques du fait de la grande variabilité inter annuelle de la pluviosité ainsi que la récurrence des sécheresses;
Le risque naturel potentiel d’inondation du fait du caractère aléatoire de la pluviosité et la probabilité de l’occurrence de fortes pluviométries qui pourraient faire déborder les marigots, rivières et fleuves et céder les digues de retenues d’eau;
Le risque d’une invasion massive et brusque de sautériaux et autres criquets pèlerins pouvant être hors du contrôle des structures en charge de la lutte et de l’éradication de tels phénomènes;
Des risques inconsidérés pour la santé des citoyens du fait de la faiblesse des systèmes de contrôle de qualité, la libéralisation des échanges commerciaux ainsi que le manque de déontologie de certains opérateurs économique; c’est ainsi que :
- Le formol serait utilisé pour la conservation du poisson ;
- Le bromate dans la préparation du pain ;
- Le carbure pour le mûrissement des fruits et la cuisson des aliments;
- Des produits pharmaceutiques périmés sont vendus.
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