La déforestation est bien une réalité en Afrique. Entre 2000 et 2010, l’Afrique a atteint 3,4 millions de perte nette d’hectares par an. Sur les dix pays au monde ayant enregistré la plus forte déforestation, six sont africains. L’Afrique de l’Ouest n’échappe pas à cette réalité puisqu’elle a perdu près de 19% de son couvert forestier entre 2000 et 2010. Ce sont environ 870 000 hectares qui disparaissent chaque année. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), d’ici une dizaines d’années, si on laisse les choses à ce rythme, il n’y aura plus de forêts dans la région. Ce sont des milliers et des milliers d’hectares de forêts qui disparaissent au profit de l’extension des aires de cultures du cacao. Les gouvernements restent impuissants face à cette catastrophe causée par les multinationales américaines et européennes.
En décembre 2018, un rapport a été publié par l’ONG américaine Mighty Earth, qui pointe fermement le doigt sur la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao. Même s’il existe des aires protégées, elles ne sont pourtant pas épargnées par les paysans producteurs de cacao. Un satellite à d’ailleurs enregistrer une déforestation de plus de 13 000 hectares seulement dans le sud-ouest, région productrice de cacao, entre novembre 2017 et septembre 2018. Touré Amourlaye, consultant à Mighty Earth évoque même que “ cette perte de forêt équivaut à 15 000 terrains de football.” Malgré les engagements prononcés par certaines multinationales, certaines d’entres elles comme Hesriney et Lindt ont violé leur engagement de mettre fin à la déforestation liée à la production de cacao et ne rendent pas leur production compatible avec la protection de l’environnement. Le rapport publié par Mighty Earth dénonce que “ l’industrie du chocolat a passé l’année dernière à s’auto-célébrer pour son engagement de cesser immédiatement la déforestation dû au cacao, mais l’industrie du chocolat continue d’acheter du cacao à des fournisseurs liés à la destruction de certaines des dernières forêts de l’Afrique de l’ouest.” La déforestation est un véritable fléau et menace la stabilité climatique de la région. Elle met également en danger les derniers refuges des éléphants de forêts des chimpanzés de Côte d’Ivoire. Même si l’ONG a noté que “ des progrès évidents ont été accomplis à certains endroits “, ce qui laisse donc sous entendre que les sociétés locales et les entreprises peuvent travailler en respectant l’environnement, si davantage d’efforts ne sont pas fait, cela serait dramatique pour la région. Une solution serait selon Touré Amourlaye envisageable, les Etats devraient encourager l’agro-foresterie.
# MOGED
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