Environnement au Mali
Au cœur de l'Afrique sahélienne, le Mali s'étend entre le 13ème et le 17ème parallèle et subit l'influence de trois zones climatiques fortement contrastées : saharienne, sahélienne et soudano-guinéenne.
Le pays est fortement vulnérable aux facteurs climatiques enchaînant périodes de sécheresse et périodes de pluviométrie abondante, qui entraînent la désertification dans les parties nord du pays et des inondations dans la zone sud.
Les questions environnementales sont cruciales pour le pays et constituent donc un sujet d'attention de la part du Gouvernement.
Les acteurs institutionnels en matière environnementale sont nombreux.
Depuis 2002, le Ministère du Développement Rural et de l'Environnement est en charge des dossiers concernant l'environnement et en particulier les problématiques liées à l'eau.
Divers bailleurs de fonds internationaux (Banque Mondiale, PNUD, Pays-Bas, Allemagne, France, Suisse, Canada, Belgique, FAO, etc.) sont aussi impliqués dans le financement de la lutte contre la dégradation de l'environnement.
1 / L’eau
Globalement, les ressources en eau du Mali ne sont pas rares mais difficiles à mobiliser.
Les principales sources sont constituées des eaux souterraines et de surfaces concentrées dans le fleuve Niger et son delta intérieur, ainsi que dans le bassin amont du fleuve Sénégal.
Les eaux sont agressives (PH 6) et la majorité des ressources souterraines sont à 45 m de profondeur.
Les besoins de la population sont estimés à 6 milliards de m3.
Les systèmes hydrauliques varient considérablement selon la taille de l'entité à desservir :
L'hydraulique villageoise concerne les localités dont le nombre d'habitants n'excède pas 2000. Sur les quelques 10.000 villages recensés, la moitié dispose d'un système hydraulique, mais de nombreux équipements sont inopérants.
Le système hydraulique est constitué par un forage équipé d'une pompe à motricité humaine ou de puits de grand diamètre (1,8 m). Sur les 12000 forages réalisés, 7000 seulement fonctionnent.
Les problèmes de ce secteur sont liés à la multiplicité des intervenants qui préconisent des équipements différents selon les projets qu'ils financent.
Leur diversité rend leur entretien difficile sinon impossible. On trouve plus de 10 types de pompes au Mali (India-Mali, India-MK2, Kardia, Vergnet, ABI, ABI-Vergnet, Mono, Bodin, Duba, Orbit, India-PB, etc).
L'hydraulique rurale intéresse les localités de 2.000 à 5.000 habitants et l'hydraulique semi-urbaine celles de 5.000 à 10.000 habitants.
Environ la moitié de ces communes sont desservies, soit grâce à un système de forage, de château d'eau, de réseau de bornes fontaines ou de rampes de distribution.
Enfin, les programmes des villes de plus de 10 000 habitants ont été concédés à la société publique Electricité du Mali (EDM).
Les ressources exploitées par EDM proviennent en quasi-totalité des eaux de surfaces.
Sur les 16 centres desservis par EDM, seuls 4 le sont par des forages (Sikasso, Tombouctou, Mopti, Koutiala).
Le taux de desserte nationale s'élève à 57% et l'objectif est d'installer un point d'eau pour chaque localité.
De nombreux programmes et plans d'action divers sont en cours :
L'AFD a financé un programme d'hydraulique villageoise (forage et adduction) en pays Dogon, la réhabilitation de pompes dans la région de San.
Le programme FAC d'appui à la décentralisation comprend un volet hydraulique.
Le programme national d'infrastructures en milieu rural (PNIR), financé par la Banque Mondiale comprend une composante hydraulique et une petite irrigation.
KFW finance des programmes d'adduction d'eau dans les villes de Koulikouro et de Kayes.
Les Fonds arabes et islamiques (qui privilégient la technique des puits modernes de grand diamètre alimentés par un forage profond), la BOAD, l'UNICEF, les coopérations danoise, belge, suisse et française sont autant d'intervenants sur le marché de l'eau au Mali.
Sur le plan des entreprises qui interviennent dans ce secteur, on peut noter la présence d'un joint-venture belgo-malien (DIAFCO), de Canadiens, de Sénégalais (CDE) aux côtés de rares entreprises maliennes (BARA) dont les moyens techniques ne leur permettent pas de réaliser des ouvrages de qualité.
2 / L’assainissement
La situation de ce secteur est caractérisée par l'extrême rareté du traitement des eaux usées.
Sur le plan domestique, les installations sont individuelles.
Les équipements existants chez les industriels sont rarement en état de marche.
Le Code de l'eau, adopté le 31 janvier 2002 par la Loi N°02- 006, prévoit la création d'un fonds national de solidarité de l'eau.
Les orientations de ce code sont axées sur la protection quantitative et qualitative des ressources en eau dans tous les centres ruraux et semi-urbains.
L'AFD projette l'envoi d'une mission d'évaluation pour mettre sur pied un programme d'appui technique et financier pour les communes rurales.
3 / Les déchets
Dans les grandes villes, la collecte des ordures est organisée, en quasi-totalité, de façon individuelle.
Dans la capitale, Bamako, le centre-ville bénéficie d'un ramassage par les quelques camions dont dispose le service de voirie.
Dans les quartiers périphériques, la collecte est assurée par des individus organisés en GIE (Groupement d'Intérêts Economiques).
Le matériel utilisé est bien souvent une charrette tirée par un âne.
Les sites de décharge sont, en théorie, répartis en sites de transit et sites terminaux, mais ils ne correspondent à aucune norme et sont en réalité des décharges sauvages et pérennes.
L'AFD finance une étude de faisabilité du traitement et de l'élimination des déchets solides sur le district de Bamako.
Le Mali est confronté à un gros problème de déchets plastiques, tant dans les villes que dans les campagnes.
Les déchets industriels ne sont pas traités, aussi l'étude d'une station de traitement de ces déchets devrait être entreprise sur la zone industrielle de Bamako qui concentre 80% du tissu industriel du Mali.
Quelques rares industriels ont confié la gestion de leurs déchets solides à des sous-traitants ; les résidus de traitement de peaux de la Tannerie d'Afrique de l'ouest (TAO) sont collectés par le GIE Sabu Nyuma tandis que la SOMAPIL a confié depuis près de 10 ans la collecte et le ramassage des débris de piles et autres déchets métalliques à la société privée NIANTAO qui en assure le recyclage.
Les déchets non recyclables sont enlevés par la voirie de Bamako qui les évacue vers des décharges de "fortune" qui seraient au nombre de 24 pour la capitale.
Si les grandes entreprises ne sont donc pratiquement pas organisées pour le traitement des déchets liquides (industries chimiques, textiles, etc.), la situation au niveau des petites entreprises artisanales (teintureries traditionnelles, ateliers de mécanique, etc.) est très critique.
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