Le sujet proposé est relatif à la pénurie d’eau à Korhogo,ville située dans le nord de la Cote d’Ivoire et sous contrôle de la rébellion des Forces Nouvelles.
L’eau manque à Korhogo et cette situation ne date pas d’aujourd’hui.
L’absence d’eau dans cette localité qui avait été annoncée au mois de janvier 2005,continue au grand dam de la population qui ne sait plus à quel saint se vouer .
La pluie tombe mais elle n’apporte pas de l’eau dans les puits et dans l’unique barrage de la ville.
Ce barrage fournissait au départ 3000 mètres cube d’eau ,puis la production s’est graduellement réduite dans un premier temps à 2000 pour descendre à 1500 mètres cube .
Les autres sources d’aprovisionnement de la ville ont également tari , alors question :
Où trouver de l’eau en grande quantité pour 200.000 âmes environ ?
Pourquoi n’y a t-il pas d’eau à Korhogo alors que les villes environnantes sont arrosées ?
Comment en est – on arrivé à cette situation ?
Ce sont autant de questions que se posent les populations qui continuent de lancer un SOS.
D’aucuns pensent que la crise actuelle que traverse le pays aurait entrainé le mécontentement des génies de cette ville dont les habitants sont en partie des animistes.
Face à ce dilemme,il falait parer au plus urgent.
C’est ainsi que la Société de Disribution d’Eau de Cote d’Ivoire ( SODECI )présente sur les lieux, s’est mise à rationnaliser en proportion, la distribution d’eau dans les quartiers de la ville par rotation à raison d’un jour sur deux ,deux jours sur trois,jusqu’à une semaine et ainsi de suite.
A tour de rôle,les quartiers ont progressivement été dépourvus d’eau.
A tout cela , il faut ajouter une autre situation liée à la guerre ,à savoir le retour massif des populations dans leurs zones d’origine, puis le non paiement des factures d’eau et d’électricité,toutes choses qui ont conduit tout doucement mais sûrement à une surconsommation de l’eau disponible.
Les rares pluies qui ont commencé à tomber depuis le mois de juin 2005 n’arrivent guère à atteindre le débit de 1500 mètres cube nécessaires, pour que les agents de l’unique entreprise de distribution d’eau de Côte d’Ivoire remette ses machines en marche.
Néanmoins, une solution de substitution a été mise en place par la Sodeci.
Elle concerne la réactivation des 5 forages avec l’aide du Comité International de la Croix Rouge,CICR.
Malheureusement deux seulement ont pu être réactivés.
Pour combler le déficit en eau,l’Unicef a entrepris une opération d’approvisionnement grâce aux camions citernes qui transportent de l’eau d’une ville voisine, Ferkéssédougou, à Korhogo,à raison de 10 citernes de 10.000 mètres cube par jour et susceptible de grimper jusau’à 15.000, parce que l’on est encore loin du compte et les besoins en eau de la population demeurent insatisfaits.
Le plan d’urgence est piloté par une Ong dénommée Animation rurale de Korhogo, ARK, un partenaire privilégié de l’Unicef dans la région en matière de santé, de protection de l’enfance et d’éducation.
Les camions qui vont recueillir de l’eau sont fournies par l’administration des Forces Nouvelles qui ont pris attache avec leurs autorités militaires,qui à leur tour ont aproché les opérateurs économiques afin que ces derniers mettent à la disposition de la population ,leurs camions citernes par le biais de la mairie.
Ce qui a permis au total de parvenir à une rotation constante de 3 à 4 camions d’eau par jour.
La pluie s’est annoncée au début du mois de juin 2005.
Si elle continue de tomber abondament , cette manne céleste pourra approvisionner le barrage et les puits de Korhogo.
C’est à cette seule condition que la cité du poro pourra définitivement mettre fin à son mal , à savoir le problème de manque d’eau dans la ville. /.


Marthe Kakou
Journaliste à Onuci fm.