LA GESTION DES DECHETS SOLIDES AU BENIN
La gestion des déchets solides et le cas spécifique des matières métalliques a constitué un sérieux problème pour les populations des départements de l’Ouémé et du Plateau. Mais depuis le lancement des actions de la Promotion des Technologies Artisanales Intégrées à la Gestion de l’Environnement au Bénin, le Cercle International pour la Promotion de la Création (Cipcre) section du Bénin, en partenariat avec certains artisans, des avancées notables ont été enregistrées dans le recyclage des restes de leurs matières premières. Le succès de l’opération a conduit à la création d’un magasin pour encourager les acteurs. Les déchets solides issus des travaux des artisans comme les fondeurs, les ferblantiers, les forgerons et leurs assimilés peuvent être désormais recyclés pour fabriquer d’autres matériels de première nécessité. Ce sont les artisans des communes d’Akpro - Missérété, Sèmè - Podji, d’Adjarra, d’Avrankou et de la ville de Porto - Novo qui ont réussi grâce au Cipcre qui à travers son volet Promotion des technologies artisanales intégrées à la gestion de l’environnement ( Proteige - Bénin ) a initié des activités dans ce sens. Tout a commencé en 1995 quand au cours d’une étude effectuée sur les problématiques écologiques de l’artisanat, le Cercle pour la Promotion de la Création section du Bénin a élaboré le projet Proteige qui a, à son début, connu plusieurs phases. On était déjà en 1996. Le Cipcre pour pallier la dégradation et la pollution de plus en plus renforcée par les travaux de ces artisans, a initié un certain nombre d’activités pour la cause. Outre les séances de sensibilisation et les appui - conseils, le Cipcre organise périodiquement des formations et des séances d’animation à l’endroit de ces artisans. Face à l’ampleur de la tâche, les actions sont jusque-là limitées aux artisans de quelques communes du département de l’Ouémé. Ils sont d’ailleurs les seuls partenaires du projet Proteige - Bénin. Leur rôle est de récupérer et de recycler selon les normes écologiques les résidus de leurs matières premières. Les déchets en question concernent les boîtes de conserves, les ferrailles, les pièces usagers de véhicules et toutes autres sortes de déchets retrouvés sur les tas d’ordures et dont les techniques et outils de travail sont facile à acquérir. Le Cipcre dans cette opération fixe aussi comme critères pour inclure dans son programme le coût réduit de la formation des ouvriers. Le cadre de travail n’a pas besoin de trop d’effort et de moyen pour le recyclage du déchet. Les formations et autres séances de sensibilisation sont étendues aux apprentis. L’objectif est de garantir un avenir meilleur aux futures générations et une continuité dans l’entreprise de recyclage des déchets solides dans ce domaine d’activité. Entre autres activités menées dans ce sens, le Cipcre a élaboré une série de programmes d’éducation écologique de tous les apprentis dont les patrons opèrent dans le domaine. Ces apprentis reçoivent des cours théoriques sur l’hygiène, la santé, la sécurité, la sauvegarde et la protection des ressources naturelles. Il convient ici de préciser que les formations et les appuis passent également par des foires et autres expositions qui s’organisent régulièrement pour les aider à comprendre les intérêts pour chaque artisan de garder les déchets dûs à ces travaux et d’en rechercher d’autres pour se faire de l’argent. Les premiers résultats encourageants Avec les animations, les formations et les différentes expositions organisées par les responsables du Cipcre, les artisans se sont rendus compte qu’ils peuvent facilement se faire de l’argent à partir du recyclage des déchets dus à leurs activités. Ils ont d’abord changé de comportement vis - à vis de leur environnement immédiat et ont de jour en jour le souci de diversifier la gamme des produits fabriqués à base de ces déchets. De nouvelles techniques sont aussi imaginées avec des outils nouveaux de travail. Avec les déchets, ces artisans du département de l’Ouémé peuvent faire outre des foyers, des sceaux de grande valeur, des antennes Tv 5, des objets d’art de toutes les sortes. Au terme de plus de 10 ans de vie commune et de formation, ces artisans travaillent dans des cadres agréables et dans des conditions satisfaisantes. Ils sont très ouverts aux conseils pour une gestion conséquente des ressources naturelles et ont recours à leurs formateurs pour mieux comprendre certaines réalités écologiques. Et avec leur rigueur dans la gestion des biens issus de leur artisanat, ils ont pris part à plusieurs foires et expositions. Ils disposent depuis quelques semaines d’une boutique appelée « la Galerie de la Capitale ». l’artisanat de recyclage contribue selon un ouvrier, au développement économique à travers la production et les services mais aussi à la création des emplois sûrs. Les populations également peuvent y trouver leur compte à travers l’achat à moindre coût de produits de grande valeur. C’est le cas des antennes Tv 5 qui se cassent très vite et leur remplacement oblige l’acquisition de l’ensemble du matériel. Avec ces artisans, quand c’est l’antenne seule qui a des problèmes, on la change facilement à un coût relativement intéressant. Et de plus en plus, ces ouvriers qui commencent aussi par s’entraider réfléchissent à la fabrication de pièces de véhicules et de bicyclettes. Le développement des affaires dans ce domaine a également permis de diviser en trois parties composantes les acteurs qui interviennent dans cet artisanat de recyclage. On a d’un côté ceux qui commencent par se spécialiser dans la collecte et la vente de ces déchets, un groupe de ceux qui se chargent juste de la transformation de ces déchets en biens aussitôt consommables et la dernière vague qui sont chargés du marketing et la vente des produits finis. Pour l’instant, les acteurs et les responsables du Cipcre peuvent pousser un ouf de soulagement. La première étape du processus a réussi. Il reste à présent des sources de financement pour renforcer les acquis. Pour le directeur national du Cipcre M. Elidja Zossou, les artisans ont commencé par toucher du doigt la nécessité de recycler leurs déchets. Il tend la main aux partenaires au développement pour soutenir les actions du Cipcre. Il faut préciser qu’une association s’est depuis des années spécialisée à Porto - Novo dans le recyclage des sachets plastiques. Elle est sollicitée de par le monde pour aider d’autres peuples à faire autant. Pour l’instant, le recyclage des déchets métalliques n’est connu qu’à Porto - Novo. Il importe que les responsables du Cipcre se penchent aussi du côté des autres départements du Bénin, surtout les régions où on travaille le fer. Ce sera une autre façon d’accroître l’éco - citoyenneté dans le pays.
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