Le Burkina Faso a célébré pour la première fois le 1er juin 2007, la Journée mondiale dédiée au lait. Une exposition de produits laitiers "made in Burkina" ainsi que des conférences-débats ont été au menu de ladite journée.

"C'est avec 7 ans de retard que les acteurs intervenant dans la filière lait au Burkina Faso ont décidé de célébrer la Journée internationale dédiée au lait. En effet, depuis 2001, plusieurs pays célèbrent le lait, le 1er juin de chaque année, sous la houlette de la FAO. La cérémonie commémorative de cette journée au pays des Homme intègres a été placée sous le parrainage du président du Conseil économique et social (CES), Thomas Sanon et a eu pour thème "sécurisation des débouchés pour les producteurs et les transformateurs du lait du Burkina". Le choix du thème de la présente journée se justifie selon Modeste Ouédraogo, président du comité d'organisation de ladite journée, par ailleurs président de la Table filière lait par le fait que plus de 10 milliards de devises sortent chaque année, pour l'importation des produits laitiers et ses dérivés. C'est donc dans le but de renverser la tendance que les acteurs se déploient chaque jour pour accroître et améliorer la qualité de leurs produits. Cependant, poursuit Modeste Ouédraogo, ces efforts subissent la concurrence déloyale des produits laitiers importés et subventionnés venant de l'Union européenne.
La Première journée mondiale du lait au Burkina est donc une halte pour réfléchir sur le comment sécuriser les débouchés pour les producteurs et les transformateurs d'une part et d'autre part, exhiber les vertus et la qualité nutritive et hygiénique du lait local produit au Burkina et de ses dérivés. Organisé par le comité d'organisation de la Table filière lait du Burkina (TFL-B), cette journée a permis aux producteurs d'interpeller le ministère des Ressources animales du vide juridique qui existe actuellement sur les interprofessions au Burkina Faso. La méconnaissance des produits locaux, le non respect de la réglementation (étiquetage différentiel) sont les goulots d'étranglement qui minent l'épanouissement des filières agricoles. Les acteurs ont souhaité que leur parrain, le président du CES, soit leur porte-voix auprès du gouvernement et des partenaires techniques et financiers intervenant dans le secteur.
Simone Zoundi qui représentait le parrain, n'est pas restée insensible à l'interpellation des producteurs et transformateurs. Elle s'est réjouie de l'initiative de la commémoration de ladite journée. Il s'agit selon elle, d'une prise de conscience des acteurs que sans une organisation, la solidarité et la recherche de l'excellence, la promotion et l'expansion de la filière qu'ils appellent de leurs vœux tant au niveau local que sous-régional, ne peuvent être véritablement assurées. Enfin, elle a sa traduit sa disponibilité et sa détermination à les accompagner, convaincue que cette filière constitue un levier dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement.
Fan plus de l'exposition des produits laitiers et de leurs dérivés, quatre conférences-débats sur quatre thématiques dans le cadre du développement de la filière ont été animées au CBC en présence des différents acteurs."

Joël ZOUNDI
Sidwaya - EDITION INTERNET N° 5917 du 07 Juin 2007