Depuis le dernier choc pétrolier de l'été 2006, certains Etats d'Afrique noire ont cru bon d'initier une réflexion relative au développement d'énergies non fossiles, afin, sinon d'atteindre une autosuffisance énergétique, au moins de réduire leur facture pétrolière.
Le Sénégal fait partie de ces Etats.
Ce pays d'environ 13 millions d'habitants, à sa tête Maître Wade, a initié depuis 2 années déjà un ambitieux programme national biocarburant. Initié par le ministère chargé des biocarburants, ce projet révèle la ferme volonté du gouvernement de s'affranchir des importations d'énergies fossiles.
Le projet de 5 ans ( 2007 - 2012) essentiel basé sur la culture de Jatropha curcas a pour objectif la production de plus d'un milliard d'huile de pourghère. Grâce à des plantations massives, des haies vives , des bordures de maison et des délimitations de parcelles représentant l'équivalent de plus de 320 000 hectares, le pays espère, à l'issue des cinq années produire cette quantité importante d'huile de Jatropha.
S'il est vrai que le Jatropha curcas est considéré comme "l'or vert du désert" d'une part et d'autre part comme l'agrocarburant d'avenir pour les pays du sud avec une huile aux qualités proches du gazole par certains, il n'en demeure pas moins vrai que certaines expériences ont montré les limites d'exploitations industrielles et présenté des risques réels de conflits fonciers.
Dans tous les cas, les avantages pour le projet Sénégalais sont d'ores et dejà connus:
- la création d'un tissu économique local à travers l'exploitation d'une filière de production locale de jatropha;
-la création d'activités rémunératrices de revenus.
Ainsi, au moment où certains Etats d'Afrique de l'Ouest, non producteurs de pétrole hésitent encore à afficher leur ferme volonté d'initier des stratégies de vulgarisation des énergies renouvelables, il faut ici et maintenant encourager le Sénégal à persévérer dans sa volonté d'indépendance énergétique à partir de la biomasse...
Christophe GBOSSOU
cgbossou@yahoo.fr