Washington - Les cinquante membres d'une organisation de rizicultrices au Ghana ont récemment bénéficié d'une formation parrainée par les États-Unis pour élargir leurs entreprises et accroître le rendement de leurs rizières.

Le Nyohini Women's Group, composé entièrement de femmes qui cultivent le riz, a tiré parti de l'accord signé entre le Ghana et la Société du compte du millénaire (MCC) du gouvernement des États-Unis, pour suivre un cours de neuf semaines sur la gestion des entreprises et sur les méthodes agricoles. Les accords de la MCC sont dénommés " compacts " et se traduisent en dons financiers aux pays qui sont admissibles. Le compact avec le Ghana s'élève à 547 millions de dollars.

La formation sur les aspects de l'agro-industrie a ciblé les nombreux défis auxquels se heurtent les petits exploitants et les entreprises agricoles, notamment une faible productivité, des techniques postmoisson dépassées et des compétences limitées par rapport au commerce et à la gestion des entreprises.

Avant de suivre ce cours de formation, la présidente du Nyohini Women's Group, Ayesha Otibo, ne produisait pas de riz de la qualité qu'il faut pour être concurrentielle sur les marchés plus grands. Mme Otibo et ses consours disent que c'est grâce aux conseils d'Amsig Resources, la société qui leur a fourni la formation financée par la MCC, qu'elles peuvent faire pousser du riz de meilleure qualité, surveiller adéquatement les profits et les pertes de leurs exploitations agricoles, et négocier avec succès des prix plus élevés avec les fournisseurs de biens et services.

Collaborer avec le Programme alimentaire mondial

La directrice générale d'Amsig Resources, Gina Odarteifio, a mis en relation le groupe de Mme Otibo avec un grand acheteur de leurs récoltes, à savoir le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM). Le PAM est un client fiable : par le biais de son programme Achats au service du progrès (P4P de son sigle anglais), il achète les sacs de 100 kilos de riz auprès des rizicultrices à des prix plus élevés qu'elles ne peuvent obtenir sur les marchés locaux.

Les membres du groupe Nyohini, dont un grand nombre sont veuves, disent que leurs nouveaux revenus sont le résultat de leur formation et de l'aide apportée par Mme Odarteifio. Leur gagne-pain accru les autonomise et les aide à payer les frais scolaires de leurs enfants et les factures d'électricité.

La société Amsig Resources a formé 82 groupes d'exploitants agricoles, dont 4.681 dans la région du bassin de l'Afram au Ghana et les zones rurales du nord du pays. De tous ces groupes, 16 étaient dirigées par des femmes et près de 52 % de tous les agriculteurs ayant reçu une formation étaient des femmes qui travaillent la terre ou transforment les récoltes.

À ce jour, 64.000 agriculteurs, dont Mme Otibo, ont suivi une formation financée par la MCC dans 30 circonscriptions du Ghana dans le but d'améliorer leurs compétences commerciales. Une formation de ce genre renforce les capacités des associations agricoles telles que celle de Mme Otibo et de ses consours, ainsi que celles de leurs partenaires d'affaires, notamment ceux qui transforment et commercialisent les récoltes et leur donnent une valeur ajoutée.

Dans le cadre de l'engagement de la MCC à examiner les résultats de ses programmes sur le terrain, des évaluations seront effectuées pour mesurer l'effet des investissements, et déterminer s'ils contribuent à accroître les revenus des foyers. À ce jour, le PAM a acheté 3.606 tonnes de riz à des prix concurrentiels dans le cadre de ce programme, assurant un revenu équitable et fiable aux agriculteurs.

Adopter l'ABC des nouvelles possibilités

De nombreuses organisations d'agriculteurs locaux pourront tirer parti de leurs nouvelles relations avec Amsig Resources alors que la Millennium Development Authority (MiDA), l'entité chargée de la mise en ouvre de l'accord de la MCC avec le Ghana, prévoit d'ouvrir un centre agro-industriel (dit ABC de son sigle anglais) à Woreboggu-Kukuo, près de la ville de Tamale, en partenariat avec des investisseurs privés comme elle le fait pour tous ses centres ABC.

Alors que la MiDA s'occupera de la construction et de la mise en fonctionnement de 10 centres agro-industriels, les investisseurs privés apporteront du capital d'exploitation, les liens qu'ils ont avec les marchés et leur savoir-faire dans la gestion des entreprises.

Les ABC serviront de centres d'entreposage de céréales de qualité, offrant aux agriculteurs la possibilité de stocker et de transformer leurs récoltes de manière efficace et de les vendre sur un marché structuré à un prix minimum garanti. Chaque centre comptera un dépôt d'une capacité de 1.000 tonnes, des zones de transformation initiale du riz et de l'espace pour stocker des intrants agricoles, tels que les semences et les engrais.

Avant le partenariat du Ghana avec la MCC, la plupart des acheteurs de céréales n'avaient pas l'avantage de tels centres, une situation qui menait à l'annulation des contrats du fait que les acheteurs n'avaient pas les moyens de satisfaire la demande en quantité et en qualité de leurs clients, souvent des compagnies internationales. Les agriculteurs devaient absorber de grandes pertes après les récoltes puisque l'absence de centres adéquats pour leur entreposage et transformation les contraignait à accepter des prix réduits, n'ayant souvent que la possibilité de les vendre à des acheteurs itinérants.

Créer des possibilités durables d'affaires

Aujourd'hui, grâce aux centres agro-industriels, les investisseurs du secteur privé peuvent influencer la qualité et la quantité des produits agricoles. Les exploitants peuvent exiger des prix meilleurs puisqu'ils ont accès à des marchés plus sophistiqués. Chaque ABC a un investisseur privé pilier, tel qu'Amsig Resources, et des actionnaires qui sont des associations locales de petits exploitants agricoles telles le Nyohini Women's Group.

Les investisseurs privés amènent des terres et du capital d'exploitation. La Millennium Development Authority fournit des dons aux centres agro-industriels mais les investisseurs privés et les organisations d'agriculteurs doivent rendre la contribution de la MiDA en la remettant dans " un fonds de réinvestissement ABC ". Ce fonds sert à moderniser le matériel dans les centres et à élargir leurs opérations.

L'enthousiasme que partagent Gina Odarteifio à Amsig Resources, Ayesha Otibo et les autres membres du Nyohini Women's Group montre que l'accord de la MCC avec le Ghana fonctionne selon de manière adéquate. Comme Mme Odarteifio l'a fièrement indiqué : " Grâce à la formation, Amsig a contribué à améliorer la qualité des récoltes et a ouvert la voie à des femmes qui n'avaient que peu de possibilités économiques dans leur vie. "

C'est ainsi que le compact de la MCC avec le Ghana a commencé à améliorer les revenus des agriculteurs grâce au développement de l'agro-industrie sous les auspices du secteur privé, créant de nouvelles possibilités de réduire la pauvreté et de renforcer l'économie ghanéenne de manière durable.

Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html