Pour plus d’efficacité énergétique dans le bâtiment en zone tropicale et ville durable, 150 experts se réunissent à Dakar depuis le 09 septembre 2014. Ils vont proposer des solutions pratiques pour une transformation profonde de la conception architecturale afin que les constructions soient adaptées aux conditions climatiques des pays africains et prennent en compte le changement climatique.
En Afrique de l’Ouest, 25 à 30 % de l’électricité produite sont consommés par le secteur du bâtiment. La révélation a été faite, hier à Dakar, par le secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Développement durable, Serigne Mbaye, lors d’un atelier régional sur le thème : «l’efficacité énergétique dans le bâtiment en zone tropicale et ville durable ».
Ceci, explique M. Mbaye, est principalement dû à deux raisons. D’une part, le ciment non-isolant produit localement est très inefficace et est virtuellement le seul matériau de construction couramment utilisé dans les nouvelles constructions au Sénégal. D’autre part, l’utilisation massive de climatiseurs dont la consommation est estimée, en zone urbaine, à plus de 60 % de la production totale d’électricité, provoque, de ce fait, des coupures à l’échelle nationale.
Le secteur du bâtiment au Sénégal est caractérisé par une utilisation du ciment avec une ossature en béton. L’isolation thermique des toits plats est encore à ses balbutiements et les matériaux d’isolation sont principalement importés d’Europe. Selon Mansour Tall de Onu Habitat, les bâtiments actuellement construits en Afrique – souvent inspirés de ce qui se fait dans les pays tempérés – sont bien peu adaptés aux conditions climatiques africaines et sont peu efficaces en matière de consommation d’énergie. Il a aussi soutenu que l’énergie est le moteur du développement, que la population africaine est devenue majoritairement urbaine à partir de 2008 et que le continent a presque multiplié par 6 ses besoins en énergie. C’est pour ces raisons, entre autres, que l’atelier est conjointement organisé par l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (Ifdd), le Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la Cedeao (Cereec), l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie de France (Ademe) et Onu Habitat.
Il vise à préciser une feuille de route pour la mise en œuvre d’une directive de la Cedeao sur l’efficacité énergétique, à inscrire cette dynamique dans le processus de préparation du sommet des chefs d’Etat organisé par le secrétaire général des Nations unies le 23 septembre prochain (sommet de Ban Ki Moon) et de préparer le sommet de la Francophonie de Dakar de novembre prochain par l’adoption d’une résolution sur la ville durable.
Source: lesoleil
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