Sécou Sarr est directeur de ENDA Énergie au Sénégal.
Le 23 septembre prochain, les chefs d’États et de gouvernements du Nord et du sud convergeront vers New York pour participer au sommet organisé à l’initiative du Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon sur les changements climatiques. L’objectif : marquer leur engagement à sceller un accord à Paris fin 2015. Mais cet engagement ne sera sérieux que s’il pose et répond à la question de l’accès pour tous aux énergies renouvelables, y compris en Afrique.
Pas de développement durable sans énergies renouvelables. Le continent africain ne représente aujourd’hui que 6% de la consommation énergétique mondiale. Cette année encore, 70% de la population en Afrique subsaharienne n’a toujours pas accès à l’électricité et cuisine au bois de chauffe. Elle est vulnérable aux maladies induites par la pollution de l’air intérieur et ne peut combattre la pauvreté. Paradoxe, alors même qu’un énorme potentiel en efficacité énergétique et en énergies renouvelables, abordables pour les ménages, et sans impact sur le changement climatique existent, l’Afrique continue de dépendre des énergies les plus rares et chères qui plombent d’année en année l’économie de ces pays déjà pauvres.
Le potentiel existe, les initiatives et alternatives renouvelables fusent, le mouvement en faveur des énergies renouvelables est lancé. Les politiques régionales et programmes nationaux foisonnent et promeuvent les lampes à basse consommation, la méthanisation, les équipements solaires. Les foyers améliorés sont presque devenus la norme en Afrique de l’Ouest ; le potentiel hydroélectrique en Afrique centrale est énorme et sous-exploité. Ces initiatives s’inscrivent dans l’objectif fixé par les Nations unies de fournir un accès à l’énergie pour tous d’ici 2030 et de doubler à la fois l’efficacité énergétique et la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique mondial. Cet objectif est non seulement atteignable mais désirable : le prix de la technologie solaire a chuté de -80%; 5,7 millions d’individus travaillent déjà dans le secteur des renouvelables ; 22% de l’électricité dans le monde est renouvelable en 2012. En Afrique, ce sera créateur d’emplois et d’économie locale, et générateur de revenus, d’éducation, de production alimentaire, de systèmes de santé de meilleure qualité, et favorable à l’émancipation des femmes. Seulement, la volonté politique affirmée, les technologies adaptées et les financements font encore trop souvent défaut.
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Source: Jeuneafrique
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