Depuis l'accéssession du Burkina Faso à l'indépendance formelle en 1960 jusque dans les années 80, les enfants vivant avec un handicap étaient exclus de son système éducatif. aucune infrastructure digne de ce nom ou même une structure spécialisée destinée à l'éducation de cette frange de la jeunesse n'existait. Seuls quelques privés ont tenté de mettre en place des structures à même d'accueillir ces enfants, mais le coût de la scolarité était hors de porté de la majorité des ménages. Ainsi, les enfants en situation de handicap (moteur, visuel, sourds, malentendants, ancéphalopathes etc.) n'avaient pas leur place à l'école. Mais depuis le lancement de l'éducation pour tous à Jomtien en Thaïlande en 1990 et renouvelé à Dakar en 2000 la prise de conscience s'est accrue et l'Etat s'est engagé à faire de l'éducation inclusive une réalité dans les classes. Un soutien plus conséquent est apporté aux structures privées qui suppléent et soutiennent l'Etat dans la réalisation d'une éducation pour tous. Le ministère de l'éducation nationale et de l'alphabétisation qui mesure désormais les enjeux de l'éducation pour tous a créé une direction chargée de l'éducation inclusive. Cette direction reçoit l'accompagnement de handicap international pour la formation des enseignants et l'élaboration des modules. Mais comme la finalité de toute formation est de réussir une insertion socioprofessionnelle harmonieux, on ne peut pas alors dire que cette politique est un succès vu les difficultés et le parcours du combattant auquel les personnes en situation de handicap sont confrontées.
Le ministère de la jeunesse et de l'emploi est interpelé. Les cas sont aujourd'hui nombreux mais nous nous intéresseront à un seul, celui de Soumaïla TRAORE un jeune qui, à l'âge de deux ans à eu un accident de train et qui fut entièrement mutilé. Il a eu la chance d'être scolarisé et a fini son cursus universitaire mais reste sans emploi et vit au dépend de bonnes volontés qui subviennent à tous ses besoins; jeune, enthousiaste, dynamique, courageux, confiant et persévérant, il est actif dans le milieu associatif et est un grand défenseur des personnes en situation de handicap. Sans pieds ni mains, il écrit avec sa bouche et se déplace en fauteuil roulant motorisé; ce qui ne l'a pas empêché de décrocher ses diplômes.
Cette année 2015, le gouvernement burkinabé vient d'adopter une loi qui autorise tous les ministères à recruter ces personnes chaque fois que leur handicap n'est pas incompatible avec le métier sollicité. C’est une avancée significative qui mérite d'être signaler tant cette frange de notre population est laissée pour compte.