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Valorisation des produit du textile, le ''faso dan'fani'' à l'honneur à Ouagadougou



  • Ouagadougou a abrité du 29 août au 5 septembre 2015, un événement culturel dénommé « DAN ’ FANI FASHION WEEK ». Sous le thème « Le Dan'Fani, une marque, un marché à conquérir ». Organisé par deux associations AFRIKIKRE et AFRIQUE AUTHENTIQUE, ce Salon International de design du textile africain de Ouagadougou se veut une vitrine des tenues traditionnelles africaines.
      Placé sous le haut patronage de son excellence monsieur le premier ministre du Burkina Faso, monsieur Yacouba Isac ZIDA et le marainnage de Nkosazana Dlamini- Zuma présidente de la commission de l'union africaine, la cérémonie d'ouverture a eu lieu sur la plus prestigieuse avenue de la capitale burkinabé, l'avenue Kwamé Nkrumah. Le choix de madame ZUMA comme marraine s'explique par le fait que le salon se veut panafricain. La présidente de la commission de l’UA est une dame qui défend beaucoup de valeurs pour la promotion des richesses africaines, des valeurs très fortes. Personnellement, je ne l’ai pas encore vue, pour les grandes cérémonies, s’habiller autrement que dans les tenues traditionnelles africaines.

     

    Un stand d'exposition de produits finis

    Il faut noter que le Burkina Faso fait partie des grands pays producteurs de coton en l'Afrique de l'ouest qui paradoxalement, ne transforme que seulement 2% de sa production. Cette infime partie est du reste l’œuvre des artisans locaux et ne profite par forcement aux acteurs. En initiant ce festival, la promotrice, Marguerite DOANON, journaliste de son état, veut renouer avec le passé révolutionnaire de ce pays qui, sous la révolution démocratique et populaire du capitaine Thomas SANKARA avait convaincu tous les burkinabé et même les africains dans leur écrasante majorité que nos pays ne pouvaient se développer en continuant de dépendre de l'occident sur tous les plans. Il avait alors lancé le slogan selon lequel il faut «  consommer ce que nous produisons et produire ce que nous consommons ». 

    Le coton fibre
    les artisans - stylistes -teinturiers tailleurs- tisserands-etc., avaient été formés et organisés en groupements d'intérêts économiques (GIE). En quatre ans de révolution, le secteur de la culture a fait un tel bond que les citoyens en étaient convaincus et s'étaient fortement impliqués dans l'organisation des masses. Le faso dan fani est devenu la tenue officielle de toutes les cérémonies gouvernementales. Mais hélas, l’amorce de la démocratie au début des années 90 viendra tuer ce secteur en plein essor à l'exception du SIAO. Le costume a remplacé la cotonnade.

    Les acteurs font du bon travail, que ce soit les tisseuses, les créateurs de mode au Burkina mais leur travail n’est pas suffisamment valorisé au pays. On constate des journées promotionnelles du Dan’Fani, d’art vestimentaire, mais qui restent toujours au plan local. Les promoteurs ont donc voulu sortir de ce cadre local et ouvrir le Dan‘Fani à d’autres horizons. « Raison pour laquelle on a pensé à un salon international qui va regrouper tous les pays qui font le pagne tissé dans la sous-région et même au-delà de la sous-région. Car, on est allé inviter des artisans de l’Ethiopie, du Kenya, de l’Egypte, d’un peu partout. On souhaite que ce cadre soit un grand marché pour le pagne tissé, que les professionnels se rencontrent, qu’ils tissent des relations d’affaires pour que le secteur de ce pagne puisse se développer. »
    Plusieurs activités étaient au programme. Des activités de formation en tissage, en teinture et en créativité et design qui se feront un peu en amont du salon. Au cours du salon, il y a eu une grande foire, l’exposition, des défilés de mode, surtout des conférences, des panels sur le thème du marché mais aussi sur le thème du pagne culturel.
    De hautes personnalités, chercheurs, archéologues, en un mot des spécialistes étaient de la partie pour communiquer sur le pagne culturel au Burkina Faso, au Mali, au Ghana etc. Le but, c’est de montrer d’où est parti le Dan’ Fani malgré le fait qu’il ait acquis un titre de noblesse ici et à l’international. Ce pagne-là est parti de quelque part et avec la modernité, l’on ne doit pas oublier l’ancien. Donc, on veut rappeler l’histoire de ce pagne. Des spécialistes nous ont fait savoir que depuis le moyen âge, il y avait déjà des étoffes. On veut rappeler cette belle histoire du pagne tissé, et l’évolution qu’il a eue.
    On proposera également des animations culturelles, beaucoup d’artistes qui défendent des valeurs culturelles burkinabè, africaines, seront conviés tous les soirs sur l’avenue Kwamé N’Krumah. Au grand gala de clôture, on aura les résultats du concours pour le « pagne d’or », et l’élection d’un ambassadeur du Dan'Fani.

    Des pagnes tissés à la main

    Le choix du mois d'août, période très pluvieuse au Faso n'a pas dissuadé les organisateurs du festival du moment où il fallait le tenir maintenant sous la transition dont les premiers responsables se sont montrés favorables à l'idée. Normalement, rassure la promotrice, « le salon devait se tenir en décembre. Mais, les personnes qui nous accompagnent ne seront certainement plus en fonction, du fait de la période qui est exceptionnelle. On ne peut pas tenir le salon sans rencontrer les premiers responsables des départements, qui sont impliqués dans la question du textile artisanal et le Premier ministre. Cela sera peu intéressant car, nous voulons que l’événement se tienne au moment où ils seront toujours en fonction. Raison pour laquelle nous avons choisi cette date (29 août au 5septambre) pour leur permettre d’être de la fête avec nous. »

    Le choix de la capitale burkinabé pour abriter cet événement se justifie selon Marguerite DOANIO, par le fait que Ouagadougou abrite déjà des évènements tels que le SIAO, le FESPACO. Notre objectif est que Dan ’Fani Fashion Week soit un évènement panafricain. Et comme on a déjà ces évènements qui se tiennent-là, pour elle donc, c’est une suite logique. Mais, c’est un salon qui peut se tenir à Bobo-Dioulasso, à Abidjan, à Cotonou, car l'événement implique essentiellement les pays qui ont le coton en partage. On a une petite équipe dynamique, on peut, si on le veut, faire de ce salon un évènement itinérant. Mais, il faudra d’abord commencer et bien s’installer avant d’envisager ces options.

     

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