A l’occasion de la COP 21, la Commission du Droit de l’Environnement de l’UICN/Burkina propose une esquisse sur les enjeux de cette réunion pour le Burkina Faso. Cette contribution ne reflète pas les positions officielles de l’UICN mais des opinions scientifiques émises par la Commission.
La forte concentration des gaz à effet de serre - notamment le dioxyde de carbone, le méthane, l’oxyde nitreux et les gaz fluorés - dans l’atmosphère entrainent le dérèglement climatique, et compromettent dangereusement l’existence des populations et rendent précaires leurs systèmes de production. C’est le phénomène des changements climatiques qui sont définis comme « des changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables ». Ces changements engendrent des conséquences dramatiques dont la perte de la diversité biologique, les sècheresses récurrentes, les inondations et les évènements climatiques extrêmes (tsunami, ouragan, tempêtes), la contingence des rendements agricoles et des ressources en eau, l’exacerbation des vulnérabilités et la compétition accrue quant à l’accès aux ressources la virulence des germes et la recrudescence des maladies, la perturbation du métabolisme
Pour faire face à cette affection du système climatique par les activités humaines, les Etats ont adopté, à New York (Etats-Unis) le 9 mai 1992, la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui s’est fixée pour objectif de stabiliser les concentrations des gaz à effet de serre dans l’atmosphère afin d’empêcher toute perturbation du système climatique, des écosystèmes et de la production alimentaire. Toutefois, la CCNUCC ne prévoit pas d’objectifs de réduction quantifiés, ni de délai de réduction.
En 1995, la 1ère Conférence des Parties (COP) à la CCNUCC a établi le Groupe Spécial sur le Mandat de Berlin pour la réalisation d’un accord sur de nouvelles mesures en faveur de la lutte contre les changements climatiques. C’est dans cette dynamique que le 11 décembre 1997 à Kyoto (Japon), un Protocole relevant de la CCNUCC a été adopté. Celui-ci engage les pays industrialisés et les pays en transition vers une économie de marché, à réaliser des objectifs quantifiés de décroissement de leurs émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2012. Plus spécifiquement, les pays développés ont été assignés à réduire d’environ 5,2% leurs émissions de gaz à effet de serre, entre 2008 et 2012, par rapport au niveau de 1990. Toutefois, le Protocole de Kyoto n’a qu’une durée d’application limitée et doit donc être négocié périodiquement.
La COP, à travers ses différentes sessions, s’est attelée à cette tâche ardue qui demeure d’actualité à l’orée du Sommet de Paris sur le climat. Ainsi, de Bali (COP 13, 2007) à Lima (COP 20, 2014) en passant par Poznan (COP 14, 2008), Copenhague (COP 15, 2009), Cancun (COP 16, 2010), Durban (COP 17, 2011), Doha (COP 18, 2012), Varsovie (COP 19, 2013) et Lima (COP 20, 2014), les Etats Parties à la CCNUCC ont à chaque fois réaffirmé leur volonté de combattre les changements climatiques même si les négociations ont de la peine à aboutir.
La COP 21 apparaît ainsi comme un défi à relever, au regard des enjeux qui s’y dessinent et qui vont assurément déterminer et impacter la trajectoire de la construction de la société de demain, que nous voulons pour nous-mêmes et pour les générations futures. La conclusion d’un accord contraignant et la mobilisation des fonds aux fins de l’atténuation et de l’adaptation aux changements climatiques sont au cœur des enjeux que revêt cette Conférence pour le Burkina Faso.
Source autorisée: lefaso.net
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