Malmenée par la surpêche et les effets du changement climatique, la ressource halieutique traditionnellement foisonnante dans les eaux sénégalaises se tarit rapidement.
Voguant au gré des souvenirs de sa tendre enfance, Mamadou Sarr se souvient de la joie de voir son père rentrer avec une pirogue pleine. Comme « le gamin » dans les premières pages du roman d’Hemingway Le Vieil Homme et la Mer, il ne manquait pas d’aller à sa rencontre, l’aidait à porter ses affaires et le fruit de son labeur. Son père lui a appris à naviguer, à pêcher, et Mamadou aimait cela. Est venu le temps où, le dos courbé par la vie et la peau striée par le sel, son père lui a confié sa pirogue. Mamadou avait vingt ans. Il a repris fièrement le flambeau et s’est lancé seul, à son tour, au large de Ouakam, son quartier à Dakar.
« C’était un temps où l’on pêchait seulement pour subvenir à nos besoins et à ceux de la population sénégalaise, se souvient au téléphone Mamadou Sarr, du haut de ses 59 ans. Nous choisissions nos poissons en fonction des prix du marché et des envies des Sénégalais. Les autres restaient à la mer. La demande n’était pas assez grande pour menacer les ressources foisonnantes dont nous disposions à proximité directe de la côte. Les poissons étaient là en pagaille, de toutes les sortes, et nous vivions convenablement grâce à eux. » lire plus
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