Le logement constitue un véritable casse-tête à Cotonou
COMMUNIQUE DE PRESSE
Cotonou, Bénin (PANA)- Bien que le gouvernement béninois ait inscrit dans son programme d’action 2001-2006 la réalisation de 646 logements sociaux et de 5.000 logements économiques, la question de l’habitat à Cotonou constitue un casse-tête pour les populations de cette métropole qui avoisine un million d’habitants.
Les difficultés de logement auxquelles sont confrontées les populations de Cotonou sont dues, dans l’ensemble, à leur insuffisance et parfois au coût élevé et à la nature inconfortable des habitations.
Malgré les différentes politiques de l’Etat qui, en association avec les opérateurs privés, a mis en chantier une politique nationale de l’habitat et créé une banque à cet effet, le problème de logement demeure un domaine vierge, au vu des difficultés que rencontrent les populations de la plus grande ville du Bénin.
Selon une étude publiée par la direction de l’Habitat et de l’Urbanisme, le logement urbain au Bénin et notamment à Cotonou est en état de sous-équipement et de délabrement. L’extension du périmètre urbain s’y effectue de manière anarchique et non contrôlée.
La superficie urbanisée de Cotonou (5.000 ha) représente 74% de la ville et l’habitat occupe 78% de cette dernière. Les infrastructures, quand elles existent, sont en mauvais état, même si une amélioration peut être notée depuis la création de l’Agence d’exécution des travaux urbains (AGETUR).
En outre, il n’existe au Bénin ni code foncier, ni code domanial encore moins de code foncier et domanial au sens d’ensemble organisé et cohérent de textes applicables actuellement en l’état.
A cet effet, le ministre de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme (MEHU), Luc Gnacadja, a indiqué que son département a déjà entrepris la transformation des permis d’habiter en titre foncier, afin de régler une fois pour toutes les problèmes dans ce secteur.
Mieux, la création de la Banque de l’habitat et un partenariat avec les sociétés immobilières privées pour la construction de “logements clé en mains” dans le domaine de l’ex-champ de tir Akpkpa, à Abomey-Calavi (cité dortoir de Cotonou) constituent des solutions à court et moyen termes.
Au regard des statistiques disponibles, les besoins moyens annuels à Cotonou sont estimés à 3.273 logements et à 1.636 parcelles habitées.
Dans cette ville, l’habitat est dominé par les maisons à un seul niveau entouré d’un mur de clôture et regroupées autour d’une ou plusieurs cours à l’intérieur d’une concession. Au milieu de celle-ci, quelques zones marquées par des types d’habitat caractéristiques de couches sociales plus affirmées, constitués des zones d’habitat planifié des années 1960...
Outre cette catégorisation, on observe le long des nouvelles avenues et voies structurantes, l’érection de grands immeubles (allant jusqu’à cinq niveaux).
La rareté des terres et la hausse du prix des loyers au centre-ville renvoie les populations vers les cités de la périphérie, où le prix des parcelles et des loyers est moins élevé. Le coût du loyer, n’étant régi par aucune disposition réglementaire, subit, lui aussi, la loi de l’anarchie.
Outre les quartiers populeux situés dans les zones périphériques et insalubres de Cotonou, où les habitations à matériaux précaires(bambou) accueillent des familles entières au prix de 5.000 à 6.000 F.CFA la pièce ou d’anciennes constructions non crépies à 25.000 F.CFA les deux pièces, la cherté du loyer constitue le souci quotidien de nombreux habitants de “Cotonou la belle”.
Les anciennes maisons des premiers quartiers, avec des cours communes pouvant contenir jusqu’à 12 ménages, offrent les deux pièces (communément appelée une chambre et un salon) à des prix variant entre 17.000 et 20.000 F.CFA, et les trois pièces entre 30.000 et 40.000 F.CFA.
Dans ces mêmes zones, les nouvelles constructions avec des commodités modernes varient entre 20.000 et 30.000 F.CFA pour les deux pièces et 50.000 à 60.000 F.CFA les trois pièces. Les quartiers modernes, dont les habitations remplissent les normes de confort à la mode, ne sont accessibles qu’à ceux qui sont capables de payer 35.000 à 40.000 F.CFA pour les deux pièces et 80.000 à 100.000 F.CFA pour les trois pièces.[...]
L’acquisition d’un logement à Cotonou est de plus en plus l’affaire des agences immobilières ou des démarcheurs ambulants. En dehors de l’Etat et des organismes internationaux, très peu de Béninois ont recours aux services des notaires.[...]
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