Les OGM: inconnus des Africains?
Les organismes génétiques modifiés (OGM) ou organismes vivants modifiés (OVM) ont été parmi les thèmes importants des récentes négociations internationales de la Convention sur la diversité biologique (CDB, voir www.biodiv.org et www.iisd.ca/biodiv/cop8/). C’est aussi un sujet qui faisait les manchettes récemment en Europe et en France notamment, où des législations relatives aux OGM sont discutées.
Dans bien des pays d’Afrique, cependant, la majorité des fermiers et de la population demeure ignorante devant les enjeux qui sont liés à ces OGM. Sous le Protocole de Cartagena sur la biosécurité, un protocole de la CDB, tous les gouvernements et organismes sont invités à partager l’information sur les OGM. Cependant, les délégués qui participent aux négociations ne sont souvent pas les mêmes qui développent ou appliquent les politiques nationales. Et puis un délégué ougandais aux négociations de la CDB mentionnait combien les ressources font défaut dans les ministères concernés.
Par ailleurs, sous le Protocole de Cartagena, un centre d’échange électronique est chargé d’assurer la propagation de l’information. Cependant, pour la plupart des fermiers africains, l’internet n’est pas un outil accessible.
Cette situation est problématique puisque certains impacts potentiels des OGM, notamment des technologies de restriction de l’utilisation des ressources génétiques (TRURG; la technologie dite Terminator), pourraient mettre en jeu le fonctionnement de base des sociétés agraires.
Des avancées s’opèrent cependant à certains endroits. Au Burkina Faso, une législation nationale sur les OGM a été mise en place. Au Kenya, un organisme propage de l’information en langues locales grâce à des émissions radios. Mais de manière générale, on remarque que l’information est insuffisante et que les gouvernements et les médias pourraient faire plus. Un programme pour l’éducation et la sensibilisation du public existe sous la CDB, toutefois, il n’a pas encore fait ses preuves.
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