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S.O.S Lac Victoria



  • Le lac Victoria, le plus grand lac d’eau douce africain, nécessite de manière urgente des actions de sauvegarde. Ce lac est d’une importante cruciale pour les 30 millions de personnes qui habitent ses rives, au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie. Mais le lac est victime de l’intensification de l’agriculture, de la déforestation, du transport et du développement économique sévissant dans son bassin hydrographique.

    Le lac abritait autrefois une grande biodiversité. Cependant depuis l’introduction dans les années 1950 de la perche du Nil, un prédateur féroce, une majorité des 200 espèces de poissons indigènes a disparue. Au-delà des bénéfices économiques à court terme, cela a augmenté la dépendance des populations côtières, qui vivent aujourd’hui difficilement de la pêche, les prises étant réduites ou nulles.

    Le lac Victoria est aussi attaqué par la pollution, celle des villes et industries riveraines qui déversent le plus souvent sans traitement leurs eaux usées. La situation est telle que les personnes travaillant à des activités liées au lac sont très rarement en bonne santé. Les sédiments, provenant des méthodes agricoles inappropriées et de la déforestation, détériorent aussi la santé du lac, notamment en le remplissant graduellement. Le niveau du lac diminue constamment, avec pour cause, en plus de la sédimentation, la construction de barrages hydroélectriques, la destruction de la végétation du bassin, ainsi que les changements climatiques.

    En terme écologique, la dégradation du plan d’eau se traduit par de longues périodes d’anoxie dans le fond du lac. C’est-à-dire que les eaux plus profondes sont totalement dépourvues d’oxygène pendant plusieurs mois, ce qui rend le milieu mortel pour la plupart des espèces vivantes. Autre symptôme, la biomasse d’algues a quintuplé depuis les années cinquante. Or, ces algues sont surtout des cyanobactéries produisant des toxines.

    Ainsi, le lac, sans une politique vigoureuse et une gestion concertée entre les différents pays et usagers du bassin versant, est condamné à une mort certaine, selon un des co-auteurs d’un rapport onusien sur les grands lacs africains.
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