LES PARASITOSES QUI MINENT LES NOUVEAUX PÔLES DE DÉVELOPPEMENT AU BURKINA FASO : cas des schistosomoses et des géohelminthes dans le complexe hydroagr
LES PARASITOSES QUI MINENT LES NOUVEAUX PÔLES DE DÉVELOPPEMENT AU BURKINA FASO : cas des schistosomoses et des géohelminthes dans le complexe hydroagricole du Sourou
Par Poda Jean Noël1, Mwanga Joseph2, Dianou Dayéri1, Garba Amadou3, Ouédraogo François de Charles4, Zongo Dramane1, Sondo K. Blaise1, 1IRSS/CNRST BP 7047 Ouagadougou, Burkina Faso, 2National Institute of Medical Research, MWAZA Centre, Tanzania, 3CERMES BP 10 887 Niamey/ Niger, 4UFR/SH Université de Ouagadougou, Burkina Faso, courriel : podajnl@yahoo.fr
Résumé : L'image qui prévaut en Afrique sahélo-soudanienne, est souvent celle d'une précarité accélérée des conditions de productions végétales et animales. Les populations, devant l'hostilité grandissante de la nature, ont longtemps choisi des stratégies traditionnelles de conservation des eaux et des sols ou la migration. Ainsi, l'aménagement hydraulique en particulier les barrages, en tant qu'action anthropique sur les milieux naturels, notion souvent liée à celle du risque environnemental et sanitaire, apparaît comme une alternative négociable, une réponse aux incertitudes climatiques et à la pression démographique. Au Burkina Faso, la construction des barrages est souhaitée par les populations. Et cela, d'abord parce qu'il en résulte une disponibilité en eau pour l'alimentation des hommes et des animaux. Ensuite la présence d'eau permet les cultures de décrue, l'irrigation, la pêche, le pâturage. La satisfaction que représente la proximité d'un plan d'eau est suffisamment ressentie par les populations dans toutes les régions et aujourd'hui les petits barrages et les aménagements hydro-agricoles qui sont souvent associés, font de plus en plus partie des paysages Burkinabè.Dans ces conditions, les barrages et les aménagements hydro-agricoles constituent les nouveaux pôles de développement afin de faire face à la diminution de la disponibilité alimentaire par habitant, elle-même consécutive à l'accroissement démographique. Toutefois, ces choix ne doivent pas masquer les nombreux risques sanitaires susceptibles d'être associés aux hydro-aménagements. Parmi les parasitoses eau-dépendante, les bilharzioses et les géohelminthes apparaissent comme des affections particulièrement sensibles aux modifications des relations entre la communauté humaine et leur environnement aquatique car l'un de leurs traits caractéristiques est leur capacité à s'adapter et à bénéficier des transformations du milieu induites par les aménagements hydro-agricoles. Plusieurs facteurs sont souvent indexés à leur survenue, à leur expansion et aux difficultés de contrôle entre autres : la typologie des biotopes aquatiques, leur juxtaposition dans l'espace, la distribution et la dynamique des populations de parasites, de vecteurs et d'hôtes intermédiaires, les mouvements des populations humaines avec différentes souches de parasites et leur état immunitaire, les comportements de l'homme (contact homme-eau - parasite) et l'hygiène du milieu, la perception des maladies par les populations humaines, les chemins thérapeutiques et par conséquent la pertinence de l'IEC, le statut de la femme et de l'enfant dans les schémas de transmission parasitaire et de recours aux soins. Il ressort que les aménagements hydrauliques constituent des facteurs amplificateurs de la prolifération des vecteurs de transmission et des flux parasitaires hôte-parasite. Tous les acteurs (aménageurs, populations et scientifiques) sont interpellés pour atténuer voir réduire le développement des maladies qui amoindrissent le bénéfice attendu des aménagements hydro-agricoles.
Mots clés :Eau, aménagement, parasitoses, contrôle, Burkina Faso.
[VertigoV7N2]
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