L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a indiqué jeudi que l'invasion acridienne qui s'est propagée à travers Madagascar, menaçant les principales cultures vivrières de base et les pâturages, a été contenue mais ce succès est mis en péril par un manque de financements.
Au début de l'invasion, en avril 2012, le Criquet migrateur malgache, qui a une très haute capacité de destruction, a ravagé les cultures et les pâturages sur son passage du sud-ouest au nord du pays. En avril 2014, il était proche des plus importantes zones rizicoles du pays, dans le nord-ouest et menaçait les moyens d'existence de 13 millions de personnes.
La première campagne de lutte antiacridienne, qui s'inscrit dans le cadre du programme triennal exécuté conjointement par la FAO et le gouvernement de Madagascar, en étroite collaboration avec le Ministère de l'agriculture et du développement rural, a permis d'éviter davantage de dégâts potentiels.
« Les effets de cette invasion auraient pu être dévastateurs mais, grâce aux efforts énergiques du gouvernement de Madagascar, soutenu par la FAO, nous sommes parvenus à empêcher ces criquets de migrer davantage », a expliqué le Coordonnateur de la FAO pour l'Afrique australe, David Phiri, dans un communiqué de presse.
Depuis le démarrage des activités antiacridiennes, en septembre 2013, les opérations aériennes de grande envergure ont permis de prospecter plus de 30 millions d'hectares de terres et de maîtriser les populations acridiennes sur plus de 1,2 million d'hectares.
Les résultats préliminaires d'une mission d'évaluation de la FAO et du Programme alimentaire mondial (PAM), réalisée de mi-juin à mi-juillet 2014 en collaboration avec le Ministère de l'agriculture et du développement rural, indiquent que la première campagne antiacridienne a empêché que des dégâts plus importants aux cultures et aux pâturages se produisent et protégé les vastes régions rizicoles du centre et du nord du pays.
Cette première campagne a également permis de renforcer les capacités nationales de gestion antiacridienne.
« En dépit du vaste soutien et des résultats, nous avons néanmoins à affronter maintenant un nouvel enjeu à cause du manque de financement », a souligné M. Phiri en préciasnt que les fonds disponibles pour l'instant ne suffisent qu'à couvrir la première partie de la deuxième campagne de lutte, qui a été lancée en septembre 2014.
Avec l'arrivée de la saison des pluies, à partir d'octobre, la situation acridienne va se détériorer; en effet, les températures et l'humidité à cette période sont idéales pour la reproduction des criquets. La deuxième et la troisième campagne sont essentielles, respectivement pour accompagner le déclin de l'invasion et permettre le retour à une situation de rémission.
Un appui additionnel de 14,7 millions de dollars est indispensable pour les opérations aériennes de prospection et de lutte, le matériel, les pesticides, ainsi que le recrutement de personnel spécialisé pour mettre en œuvre les deuxième et troisième campagnes.
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