Le panafricanisme est une idée politique et un mouvement qui promeut et encourage la pratique de la solidarité entre les africains où qu'ils soient dans le monde. Au centre de son principe, la croyance que les peuples d'Afrique et de la diaspora partagent une histoire et une destinée commune et que leur progrès social, économique et politique est lié à leur unité. Son objectif ultime est la réalisation d'une organisation politique intégrée de toutes les nations et peuples d'Afrique. Apparue depuis les années 1900, ce projet est encore d'actualité. Aujourd’hui, il est encore plus question d’intégration et d’unité, avec un rôle important consacré à la jeunesse.
Charles Konan Baní, alors gouverneur de la BCEAO, disait lors d’une interview accordée à Radio France Internationale : « La nécessité de l’intégration n’est plus à démontrer : ni pour la vieille génération parce qu’ayant connu les conséquences de la balkanisation, ni pour la génération actuelle car vivant les conséquences de la mondialisation, ni pour les générations à venir, parce ce que ce sont des citoyens du monde ».
C’est dire que le combat pour l’intégration et l’unité de l’Afrique est plus possible avec le concours de la jeunesse, même si aujourd’hui cette nécessité s’impose à toutes les générations. Pour ce faire, les jeunes doivent s’engager sur la voie du dialogue et de l’intégration qui conduisent nécessairement à l’unité. D’ailleurs, l’un des objectifs prioritaires aujourd’hui de l’union africaine (UA) est de favoriser la participation de la jeunesse africaine au processus de prise de décision, etl’intégration de la jeunesse se réalise par la lutte contre tous les artifices qui peuvent l’en empêcher.
La charte africaine des jeunes adoptée le 02 juillet 2006 à Banjul (Gambie) par les Chefs d’Etat et de gouvernement, est destinée à mobiliser les organisations de jeunes, ainsi qu’à guider et à inspirer leurs actions. Elle dessine également pour les Etats membres, le cadre politique et stratégique en faveur du développement et de l’émancipation des jeunes afin qu’ils puissent tirer parti de ses dispositions.
Le développement, l’autonomisation et l’engagement de la jeunesse, constituent les principaux objectifs de la dite Charte. Mais accéder à ceux-ci implique des droits, des devoirs, des responsabilités et libertés dont cette jeunesse doit pouvoir obéir ou en jouir.
La Charte africaine de la jeunesse s’articule autour de quatre axes essentiels. Le premieraxe porte sur l’importance de l’éducation : assurer une éducation de qualité pour toute la jeunesse doit être un objectif majeur de tous pays signataire. Le bien-être et l’accès à l’emploi pour les jeunes constituent le deuxième et le troisième axe central de cette charte. Et quant au dernier axe, il met l’accent sur l’engagement des jeunes dans l’arène politique en vue de vulgariser une culture de la paix et de la tolérance en Afrique.
Il faut tout mettre en œuvre, selon la Charte africaine de la jeunesse, afin de parvenir à une culture de la paix, de la tolérance, au refus de toutes formes de discrimination en Afrique. Elle déconseille aussi l’usage des stupéfiants par les jeunes et prône des traitements humains pour les contrevenants à la loi. La pratique des arts tels le théâtre, la musique, le sport, peut être utile pour consolider cette culture de la paix.
L’article 20, alinéa (g) de la Charte africaine de la jeunesse stipule qu’il faut : « Promouvoir la prise de conscience interculturelle à travers des programmes d’échanges entre les jeunes et les organisations de jeunes ». Quant à l’article 23 à son alinéa (b), il faut veiller à ce que les jeunes filles et les jeunes femmes participent activement, efficacement et sur un pied d’égalité avec les garçons à tous les niveaux de la vie sociale, éducative, économique, culturelle et scientifique, et de leadership.Ces dispositions de la charte africaine de la jeunesse accordent une large place à la pratique des activités culturelles à la jeunesse.
Cette jeunesse est le fer de lance de l’intégration, au vu de leur nombre et des aptitudes et facilités de communiquer avec le monde qu’ils possèdent. Pour le jeune aujourd’hui en effet, le monde est sans frontière, un village planétaire. Le burkinabé échange ses savoirs culturels avec le Rwandais du clic de doigt, tandis que le malien et le Sud-africain se considèrent frères aux travers de la toile. Toujours par ces virtuosités en communication, un projet social, culturel ou économique du Burkina du est vite adopté par une plus grande majoritéen l’espace d’un intervalle de temps, sans distinction de race, de couleur et de religion. C’est dire qu’aujourd’hui, la jeunesse est faite pour l’intégration, et toutes ses actions contribuent à son renforcement.