Une récente étude, publiée dans la revue Scientific Reports, a mis au point une base de données mondiale sur l'érosion due aux précipitations et une carte de l'érosion à l'échelle mondiale.
L’étude note que si les précipitations offrent une humidité cruciale pour la croissance des plantes, elles constituent aussi l'une des principales causes de la dégradation des sols, appelée érosivité des pluies, menaçant la durabilité de la disponibilité en nourriture et en eau. Alors que l'érosion hydrique est identifiée comme la cause la plus grave de la dégradation des sols à l'échelle mondiale, les tendances mondiales de l'érosivité des précipitations restent peu quantifiées et les estimations ont de grandes incertitudes. Cela entrave la mise en œuvre de stratégies efficaces d'atténuation et de restauration de la dégradation des sols. L’étude réalisée par une équipe internationale présente les résultats d'une collecte de données grâce auxquelles l'érosivité des précipitations a été estimée pour 3 625 stations couvrant 63 pays. Cette première base de données mondiale sur l'érosion des précipitations a été utilisée pour développer une carte d'érosivité globale. L'érosivité moyenne des précipitations a été estimée à 2.190 MJ.mm/ha.h.an (mégajoules de millimètres par hectare par heure et par an), avec les valeurs les plus élevées en Amérique du Sud (en particulier le Brésil, la Colombie et le Pérou), l'Asie du Sud-Est (Cambodge, Indonésie, Malaisie, Philippines et Bangladesh), les Caraïbes, l'Afrique centrale et l'Afrique occidentale, où les indices d'érosivité annuelle moyens sont supérieurs à 5 000 MJ.mm/ha.h.an. Les valeurs les plus faibles se trouvent principalement au Canada, en Russie, en Europe du Nord, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Étant donné que les phénomènes de pluies extrêmes sont plus fréquents en raison de l'évolution du climat, l'érosion des sols devrait avoir un impact accru sur la production agricole et contribuer davantage aux risques liés aux catastrophes, comme les inondations et les glissements de terrain.
D’après les chercheurs qui ont réalisé cette étude, les régions situées dans les zones climatiques tropicales paient le plus lourd tribut à l'érosion des sols liée aux précipitations.
Les prédictions des modèles d'érosivité à l'échelle mondiale sont très importantes, car elles peuvent aider à évaluer les risques, à planifier et à mettre en œuvre des stratégies efficaces d'atténuation des impacts et de restauration des sols.
Pexine GBAGUIDI pour Unisféra
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