Le mur d'arbres de 4000 km proposé par l'Afrique qui s'étend du Sénégal à Djibouti est conçu pour retarder l’avancée du désert dans ces pays déjà très exposés à la désertification liée à la proximité du Sahel. La capitale du Sénégal, Dakar, se trouve sur une péninsule, face à l’océan atlantique. Il est au moins à mille kilomètres du désert du Sahara, mais l'air aujourd'hui est si épais de sable que les sommets des bâtiments disparaissent dans une brume sablonneuse.
Les tempêtes de sable deviennent des évènements récurrents et la population locale craint que le changement climatique ne rende ces événements encore plus fréquents. Les saisons changent dans la région. Au Sénégal, la saison des pluies commençait en juillet ou en août, mais elle ne commence désormais qu'en septembre ou octobre. La diminution des pluies, ainsi que le surpâturage des terres, entraînent une augmentation des endroits désertiques à proximité du Sahel. Environ 40% de l'Afrique est désormais touchée par la désertification et selon l'ONU, les deux tiers des terres arables de l'Afrique pourraient être perdues d'ici 2025 si cette tendance se poursuit.
Le Sénégal est l'un des 11 pays de la région du Sahel en Afrique qui s’est engagé dans une solution collective pour pallier au problème de désertification dans la région, à savoir, la mise en place de la Grande Muraille Verte. Le but du projet est de planter un mur d'arbres, long de 4.300 km et large de 9 km, à travers le continent africain, du Sénégal à Djibouti. Les dirigeants africains espèrent que les arbres emprisonneront les sables du Sahara et arrêteront l'avancée du désert.
A cette effet, deux millions d'arbres sont plantés au Sénégal chaque année; mais pour que le projet réussisse, il était essentiel de planter des arbres qui apporteraient également des avantages aux populations locales. Le gouvernement a des projets ambitieux pour planter plus d'arbres, mais la Grande Muraille Verte est également un projet de développement visant à aider les populations rurales.
Cependant, les opinions varient sur la manière dont le projet parviendra le mieux à atteindre ses objectifs. En effet, les dirigeants africains envisagent la Grande Muraille Verte comme un mur littéral d'arbres pour retenir le désert. Mais les scientifiques et les agences de développement le voient davantage comme un «mur» métaphorique, une mosaïque de différents projets pour réduire la pauvreté et améliorer les terres dégradées.
La Grande Muraille Verte a reçu un total de 1,8 milliard de dollars de la Banque mondiale et 108 millions de dollars supplémentaires du Fonds pour l'environnement mondial. Les 11 pays impliqués dans le projet se sont engagés à faire des progrès, mais les défis sont nombreux tels que la pauvreté, le changement de saison et l’instabilité politique. Toute la région est aussi en pleine crise alimentaire. Le programme alimentaire des Nations Unies estime que pas moins de 11 millions de personnes au Sahel manquent de nourriture. Ainsi, le défi de la Grande Muraille Verte ne se limite pas à un défi environnemental, mais s’accompagne aussi d’un défi alimentaire, qui sont tous deux complémentaires : en effet, planter des arbres peut aussi constituer une ressource alimentaire si ces arbres sont plantés dans une visée sociale et environnementale.
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