Plus d’un million et demi d’enfants vulnérables en Afrique de l’Ouest et centrale risquent d’être privés de repas à l’école ou même d’arrêter leur scolarité du fait du manque de ressources pour mettre en œuvre le programme de repas scolaires du Programme Alimentaire Mondial, a annoncé l’agence au début de l’année scolaire 2017-2018.
Au total, la région de l’Afrique de l’Ouest et centrale du PAM souffre d’un déficit d’environ 76 millions de dollars américains, annonce faite par le PAM alors que les experts se réunissent à Montréal à l’occasion du forum annuel sur la nutrition de l’enfant , sponsorisé en partie et organisé par la fondation Global Child Fund, le Centre d’Excellence contre la Faim du PAM au Brésil, et le Breakfast Club du Canada.
Les conséquences sont énormes, car les repas fournis par la cantine et ainsi que les autres aliments servis à l’école par le PAM, riches du point de vue nutritionnel, sont souvent la seule nourriture que ces jeunes enfants reçoivent. En outre, ce manque de financement met en péril toute une génération avec des effets sur les économies nationales et le développement.
« Sans financement du programme des repas scolaires, nous participons collectivement à mettre en péril la prochaine génération et l’avenir de l’Afrique », a déclaré Abdou Dieng, directeur régional du PAM pour l'Afrique de l'ouest et centrale. "Les repas scolaires sont l'un des meilleurs investissements que la communauté internationale puisse faire pour garantir un bon départ aux jeunes enfants dans certains des pays les plus pauvres du monde."
C’est le cas de la République centrafricaine, fragilisée par les conflits où les cantines scolaires du PAM dont plus de 200 000 enfants bénéficient, ne sont financées qu’à moitié. Pire encore, la situation au Burkina Faso est beaucoup plus critique, car le PAM vise à venir en aide à 83 000 enfants, or aucun financement n'a été reçu à ce jour.
Au Niger, où le PAM a fournit des repas scolaires à plus d’un quart de million d’élèves, le programme est financé seulement à hauteur de 19 pour cent. Concernant le Sénégal, le niveau de financement se situe seulement à 5 pour cent. Il existe également d’autres pays à risque comme le Liberia, le Mali, la Mauritanie, et le Niger.
« Il s'agit des enfants les plus vulnérables et qui souffrent de la faim. » a ajouté Mr. Dieng, « ceci est non seulement une crise pour l’éducation mais aussi une crise pour la nutrition et pour la sécurité alimentaire qui représentent les piliers fondamentaux du développement. »
Globalement, le programme vise à fournir des repas scolaires à 2,2 millions d’enfants pour l’année scolaire 2017-2018 en ciblant les endroits les plus touchés par la faim et la malnutrition. Sans les ressources adéquates, la plupart de ces enfants termineront l’année scolaire en étant privés de repas.
Des études ont montré que les repas scolaires contribuent à l’amélioration de la fréquentation et de la performance scolaire. Ils constituent également une incitation pour les parents à envoyer et à garder leurs enfants - en particulier les filles - à l’école le plus longtemps possible.
Tandis que certains gouvernements et agences assurent la gouvernance de leur programme et/ou complètent le programme du PAM en Afrique de l'ouest et centrale, dans de nombreux cas, le PAM est le seul ou le principal fournisseur de repas scolaires. Cependant, au fil du temps, le PAM a réduit sa couverture du fait du manque de ressources.
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