Au cours des dernières années, les pays en voie de développement ont fait d’importants progrès dans l’amélioration de l’accessibilité à l’électricité et ce, grâce aux efforts joints des gouvernements locaux, des organisations non gouvernementales et des décisionnaires. Ainsi, le nombre de citoyens dépourvus d’accès à cette source d’énergie, toutes régions comprises, est passé de 1,2 milliards en 2011 à 840 millions en 2019 (Agence Internationale de l’Énergie). Selon l’AIE, près de 600 millions de personnes n’ayant pas accès à l’électricité sont localisées en Afrique subsaharienne, ce qui fait de cette région celle ayant le taux d’accès le plus faible.
De nombreuses contraintes, résultant de l’offre autant que de la demande, complexifient l’atteinte de cet objectif d’électrification. Moussa P. Blimpo et Malcolm Cosgrove-Davies (2019) rapportaient que l’accès à l’électricité, dans les pays à faible revenu, était défié en moyenne à 56% par la demande. Ceci s’explique majoritairement par des contraintes budgétaires et temporelles. Par exemple, les coûts initiaux d’installations sont perçus comme très élevés, notamment au sein de pays où les entrées financières sont faibles et irrégulières. Lee et al. (2016), à travers la prospection de 150 villages Kenyan, ont démontré que lorsque les ménages étaient hypothétiquement confrontés à une contrainte temporelle, la demande en électricité déclinait considérablement, passant de 57,6 % à 27,2 %. Par ailleurs, Blimpo et al. (2019) prouvent que le taux d’accès à l’électricité est une fonction croissante du nombre de ménage connecté au réseau et y ayant effectivement accès (pas ou très peu de coupures électriques). Ces chiffres témoignent de l’importance de la fiabilité des réseaux. Ainsi donc, des efforts restent à être déployés afin de limiter les freins à un réseau électrique de qualité. Au Kenya, une étude post-installation du courant, démontrait que les ménages ont connu des coupures d’électricité pouvant s’étendre sur une année entière ! Après des enquêtes approfondies, il a été prouvé que, comparées aux prévisions initiales, 21,7% de poteaux électriques en moins ont été installés (Lee et al. 2016).
Des efforts restent à être effectués afin booster la demande mais également dans le dessein de décourager les détournements de fond, et, en fin de compte, améliorer la gestion des ressouces ainsi que la qualité du service. L’électricité, facteur clé du développement économique, a de nombreux bénéfices autant sur l’accessibilité à l’information, la participation à la vie publique qu’à l’accessibilité aux activités économiques locales, et pourrait maximiser le bien-être social africain si les efforts sont concentrés.
Illustration: Rodolfo Clix
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