Le Canada met en danger sa sécurité énergétique et son environnement à cause de la demande américaine
L’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta et l’exportation de la majorité de cette production vers les États-Unis mettent en danger la sécurité énergétique canadienne en plus de représenter une importante source de pollution. Ce sont les conclusions d’un rapport intitulé Fuelling Fortress America : A Report on the Athabasca Tar Sands and U.S. Demands for Canada’s Energy publié en mars dernier par l’Institut Parkland, le Centre canadien des politiques alternatives et l’Institut Polaris.
Le Canada est maintenant le premier fournisseur de pétrole pour les États-Unis à cause, principalement, de l’instabilité des approvisionnements provenant du Venezuela et du Moyen-Orient et de l’Accord de libre-échange nord-américain. Ainsi, malgré que les réserves de pétrole et de gaz conventionnels du Canada ne soient que d’environ dix ans, 63 pourcent du pétrole provenant des sables bitumineux de l’Athabasca prend le chemin des États-Unis. Le pétrole présent dans les sables bitumineux représente le quart des réserves mondiales et la deuxième plus grande source d’hydrocarbures après le Moyen-Orient. Cependant, le Canada doit toujours importer la moitié du pétrole qu’il consomme et cela monte jusqu’à 90 pourcent au Québec et dans les maritimes puisqu’il est moins onéreux pour ces provinces d’importer du pétrole du Venezuela et du Moyen-Orient plutôt que de l’Alberta.
L’exploitation des sables bitumineux causes aussi d’importants problèmes au niveau environnemental. L’extraction du pétrole des sables bitumineux est une activité qui demande de grandes quantités d’eau et génère énormément de gaz carbonique, en fait, c’est la première source d’émission de gaz à effet de serre au Canada. Le rapport indique qu’en suivant la tendance actuelle, le Canada dépassera de 44 pourcent les niveaux permis par le Protocole de Kyoto en 2010.
Les auteurs du rapport exhortent donc le gouvernement Harper à développer le plus rapidement possible une politique énergétique canadienne et à imposer un moratoire de cinq ans sur les nouveaux projets d’exploitation des sables bitumineux.
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