Mouvements sociaux et transnationalisation des pratiques : les Amériques sont-elles différentes?
Mouvements sociaux et transnationalisation des pratiques : les Amériques sont-elles différentes?
Organisé par : La Chaire de responsabilité sociale et de développement durable & L’Observatoire des Amériques
Dans le cadre du 75ème Congrès de l’ACFAS
À l’Université du Québec à Trois-Rivières
7 et 8 mai 2007
Problématique
Nombreuses sont les tendances actuelles qui obligent les mouvements sociaux (MS) à reconsidérer leurs stratégies et à s’engager dans une transnationalisation de leur action. Les défis globaux liés au péril écologique font en sorte que les luttes des environnementalistes ne peuvent plus être envisagées d’un strict point de vue local. Par ailleurs, la multiplication des accords de commerce bilatéraux et régionaux, de même que la création d’un espace économique transnational reposant sur la reconfiguration des appareils productifs en réseau, libèrent l’entreprise du rapport de force autrefois négocié nationalement et obligent les syndicats du Nord et du Sud à repenser leur façon d’agir. Plus largement, la subordination du politique à l’économique, la concentration des pouvoirs aux mains des exécutifs et le déficit démocratique ont pour conséquence de reléguer au second plan la pertinence de l’arène politique nationale.
L’objectif du colloque est de s’interroger sur la capacité des MS à transnationaliser leurs pratiques de manière à répondre à ces transformations structurelles. D’abord, sur le plan conceptuel, il s’agira de tracer un aperçu des théories de l’action collective, des MS et de la politique contestataire, afin de prendre la mesure de l’intérêt porté à cette question dans ces plus récents développements Ensuite, il s’agira de répondre à quelques questions centrales comme celles-ci : comment envisage-t-on le passage du mouvement local à l’action transnationale ? Comment interpréter la reconfiguration du «processus de cadrage » des enjeux et des techniques de mobilisation ? Comment opère le renouvellement du « répertoire » de l’action collective et des stratégies de luttes ?
De manière plus empirique, à partir de quelques cas précis de luttes menées par des organisations syndicales, des groupes environnementaux, des « nouveaux mouvements sociaux économiques» et des « mouvements sociaux urbains », nous nous interrogerons sur les succès et les échecs de la transnationalisation des pratiques. Nous chercherons à voir si ce processus conduit à une intégration des mouvements. En nous interrogeant sur la place occupée par les revendications féministes et autochtones, ainsi que sur les « alliances inter-mouvements », nous voudrions savoir si l’aptitude des MS à porter avec succès leurs luttes dans l’arène continentale, voire globale, les conduit à internaliser des enjeux transversaux et à décloisonner leurs actions.
D’autres questions pourraient aussi être abordée : comment parvenir à une institutionnalisation des innovations portées par les acteurs sociaux afin d’aboutir à une refonte du politique ? Comment s’effectue la négociation des rapports de pouvoir dans les « mouvements de mouvements » ? Quels sont les points d’ancrage continentaux pour les MS dans une Amérique dont l’intégration, contrairement au cas européen, est confinée au champ de l’économie ? La transnationalisation des pratiques des MS s’y effectue-t-elle différemment ? Enfin, dans le but d’élargir les perspectives et afin de faire ressortir les particularités propres aux Amériques, le colloque est également ouvert aux comparaisons avec les pratiques et les cadres d’analyse propres aux mouvements sociaux d’Europe et d’Asie.
Quatre axes thématiques
Le colloque s’articulera autour des quatre axes suivants : (1) la transnationalisation des pratiques des mouvements sociaux; (2) les succès et les échecs des pratiques transnationales en émergence ; (3) le politique dans les mouvements sociaux et (4) la question du décloisonnement des pratiques.
Programme provisoire
La première journée du colloque sera consacrée à quatre panels portant sur : (i) le mouvement syndical, (ii) le mouvement écologique, (iii) les nouveaux mouvements sociaux économique, ainsi que (iv) les mouvements sociaux urbains, tandis que les quatre panels de la deuxième journée porteront sur (v) les enjeux reliés à la place du politique dans les mouvements sociaux, (vi) aux femmes dans les mouvements sociaux, (vii) aux autochtones dans les mouvements sociaux, et, enfin (viii) aux alliances inter mouvements et aux pratiques transnationales de résistance.
Déroulement du colloque
Le colloque se déroulera les 7 et 8 mai 2007, dans le cadre du congrès de l’ACFAS, à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il est organisé par la Chaire de responsabilité sociale et de développement durable et l’Observatoire des Amériques de l’Université du Québec à Montréal.
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