États-Unis : Le Congrès examine la question du manque d'eau potable en Afrique
Chaque année, en Afrique, des millions de personnes contractent des maladies évitables parce qu'elles n'ont pas accès à une eau potable, une ressource que le monde industriel considère comme acquise.
Le 16 mai, à l'occasion d'une séance de dépositions devant la sous-commission de la Chambre des représentants chargée de l'Afrique, toutes les facettes du problème ont été examinées.
Le président de la sous-commission, M. Donald Payne, a rappelé que les États-Unis avaient « beaucoup de chance d'avoir l'un des approvisionnements en eau potable les plus fiables du monde », contrairement à l'Afrique « qui est l'une des régions les plus pauvres en eau du monde et où on impute au manque d'eau potable la mort de 4.900 enfants quotidiennement ».
Le manque d'eau propre est une crise d'envergure mondiale, a rappelé M. Payne, mais c'est l'Afrique qu'elle affecte le plus gravement, un argument que n'a pas réfuté M. Walter North, responsable adjoint pour l'Afrique à l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
Les États-Unis, a précisé M. North, ouvrent de concert avec des partenaires africains en vue d'atteindre la cible fixée selon les Objectifs du Millénaire de l'ONU, qui est de réduire de moitié, d'ici 2015, le nombre des personnes n'ayant pas accès à une eau potable.
« En Afrique subsaharienne, les maladies diarrhéiques, que l'on peut attribuer directement à des sources d'eau polluées, à un traitement des eaux usées inadéquat et à une mauvaise hygiène, tuent plus d'un enfant par minute », a-t-il souligné.
Il a expliqué que, durant l'année budgétaire 2006-2007, l'USAID avait financé des projets liés à l'eau et à l'hygiène d'une valeur de 91,6 millions de dollars dans une trentaine de pays.
Pour l'année budgétaire 2007-2008, l'USAID envisage de consacrer 8 millions de dollars supplémentaires à des initiatives visant l'apport d'eau potable en Afrique et qui reposent sur trois thèmes principaux :
- améliorer l'administration et la réglementation des fournisseurs d'eau aux niveaux local, national et régional ;
- modifier les comportements en matière d'hygiène, en insistant sur les avantages qu'il y a à se laver les mains, à filtrer et à purifier l'eau, et à entretenir les installations sanitaires familiales telles que les latrines ;
- mobiliser un financement du secteur privé local afin de mener à bien des projets visant la fourniture d'eau potable, notamment le forage de puits et l'installation de systèmes d'adduction d'eau.
Selon M. North, ce qui fait la force de l'USAID lorsqu'il s'agit de mettre sur pied des projets liés à l'eau, c'est sa capacité à obtenir d'importants financements de la part du secteur privé. Si les capitaux ne manquent pas vraiment en Afrique, la difficulté y est de trouver des projets dignes de financement et aussi les partenaires commerciaux qui veulent aider à les financer.
Dans ce domaine, l'action de l'USAID a été couronnée de succès à de nombreuses reprises. La « West African Water Initiative », partenariat avec la Fondation Hilton, le « Global Community Watershed Partnership Program », programme auquel participe la société Coca-Cola, et la « PlayPumps Alliance », association de plusieurs partenaires dont la Fondation Case, sont quelques-uns des partenariats en vertu desquels l'USAID apporte un financement afin de donner de l'eau potable aux habitants d'Afrique occidentale.
M. North a souligné le caractère particulièrement approprié du partenariat formé dans le cadre de la PlayPumps Alliance, qui associe une technologie adaptée aux besoins locaux à la responsabilisation de la collectivité, éléments essentiels pour assurer la pérennité de projets portant sur la fourniture d'eau potable, notamment celle des puits communautaires.
Partenariat entre les secteurs public et privé, la PlayPumps Alliance est financée à hauteur de 60 millions de dollars et porte sur l'installation, d'ici à 2010, de 4.000 manèges que les enfants actionnent en jouant et, ce faisant, ils tirent l'eau d'un puits. Les revenus de la publicité affichée sur les réservoirs où est entreposée cette eau compensent en partie les coûts liés au creusement des puits et à l'installation de pompes.
Outre l'eau potable qui est tirée grâce aux manèges et la distraction que ces derniers offrent aux enfants, l'Alliance a joué un rôle pour améliorer l'hygiène et réduire la propagation du VIH/sida en organisant des campagnes efficaces de sensibilisation du public, a fait valoir M. North, ajoutant que la simple technologie qui sous-tend ces manèges a aussi donné naissance à tout un éventail de services - fabrication et acheminement des pièces de rechange et entretien des pompes, entre autres - qui ont donné de l'élan à l'économie locale.
Les articles du «Washington File» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/
Partagez
Donnez votre avis