Les É.-U. et d'autres pays encouragent l'exploitation de l'énergie géothermique
(Les pays de l'Afrique de l'Est et les pays andins ont un grand potentiel dans ce domaine.)
Par Cheryl Pellerin Rédactrice
Washington - Désireux de produire de l'électricité à l'aide de sources renouvelables au lieu des combustibles fossiles dont les réserves de notre planète ne sont pas inépuisables, un nombre croissant de pays exploitent l'énergie géothermique.
L'énergie géothermique qui ne pollue pas et qui est inépuisable peut servir à produire de l'électricité et être utilisée directement sans être transformée en électricité pour chauffer des logements à l'aide de pompes à chaleur géothermiques.
Selon l'Association de l'énergie géothermique, le nombre de pays produisant de l'électricité d'origine géothermique pourrait augmenter de 120 % en moins de dix ans, pour passer de 21 en 2000 à 46 en 2010. Toutefois, tous les pays, même s'ils sont dotés des gisements géothermiques nécessaires, ne sont pas en mesure de les transformer en électricité.
« Deux parties du monde ont le potentiel le plus grand, et pourtant c'est là où l'exploitation de l'énergie géothermique est la plus faible. L'une est la zone du rift en Afrique de l'Est, qui comprend une douzaine de pays, et l'autre la zone ouest de l'Amérique du Sud », a indiqué M. Fernando Echavarria, de la direction des affaires océaniques, écologiques et scientifiques du département d'État, au service d'information de ce ministère.
Pour aider les pays situés dans ces deux parties du monde à tirer parti de leurs ressources géothermiques, les États-Unis ouvrent de concert avec le gouvernement et le secteur privé du Chili ainsi qu'avec l'ARGeo (African Rift Valley Geothermal Development Facility) en Afrique dans le cadre du Fonds mondial de l'environnement (FME).
Créé en 1991, le FME, qui comprend 178 États membres, aide les pays en développement à financer des projets et des programmes destinés à protéger l'environnement. Il accorde une aide financière à des projets ayant trait à la diversité biologique, aux changements climatiques, aux eaux internationales, à la dégradation des sols, à la couche d'ozone, etc.
La chaleur provenant de la Terre
La capacité d'un pays à exploiter l'énergie géothermique dépend de la géographie et de la géologie.
La Terre comprend un noyau interne solide, un noyau externe liquide et un manteau solide. Ce manteau est constitué d'une couche non rigide appelée l'asthénosphère sur laquelle reposent la lithosphère et la croûte terrestre. La lithosphère se compose d'immenses plaques tectoniques, qui, comme les pièces d'un puzzle, flottent sur l'asthénosphère située au-dessous des continents et des océans.
Sous ces plaques, des courants de roches en fusion se déplacent lentement, mais sans cesse, dans diverses directions. À leurs extrémités, les plaques peuvent entrer en collision, coulisser l'une contre l'autre ou s'enfoncer l'une sous l'autre. Sur la surface du globe, les résultats de ses déplacements incessants sont les grandes chaînes de montagnes (les Himalayas, les Alpes, les Andes, entre autres), les séismes, les éruptions volcaniques, les sources d'eau chaude, les geysers et la possibilité d'exploiter l'énergie géothermique.
La zone du rift en Afrique de l'Est va de la mer Rouge au Mozambique et est l'un des rares endroits du globe où les forces des plaques tectoniques tendent à diviser un continent. Le potentiel géothermique de cette région atteindrait 7.000 mégawatts (1 mégawatt égale 1 million de watts).
L'ARGeo est une organisation internationale à laquelle Djibouti, l'Érythrée, l'Éthiopie, le Kénya, l'Ouganda et la Tanzanie participent activement. En 2006, le Fonds mondial de l'environnement a accordé 17,7 millions de dollars à l'ARGeo au titre de l'assistance technique et de la prise en charge des pertes des investisseurs lors des premiers stades de l'exploitation de gisements géothermiques.
La contribution des États-Unis
Au cours des douze dernières années, les États-Unis ont financé des projets d'exploitation de l'énergie géothermique en Afrique de l'Est et ont participé à la création de l'ARGeo. Ils cherchent à jouer un rôle plus actif dans cette organisation par l'intermédiaire de l'Agence des États-Unis pour le développement international, l'Agence des États-Unis pour le commerce et le développement, le département d'État, le ministère de l'énergie et l'organisme fédéral spécialisé dans les études géologiques (U.S. Geological Survey).
À l'heure actuelle, a dit M. Echavarria, seuls deux pays de l'Afrique de l'Est produisent de l'électricité d'origine géothermique, et cette production n'est que de quelque 140 mégawatts. Le gisement d'Olkaria au Kénya produit 135 mégawatts et celui d'Aluto-Langano en Éthiopie produira prochainement près de 6 mégawatts. Ces deux pays envisagent d'augmenter leur exploitation de l'énergie géothermique.
Le Kénya et l'Éthiopie ainsi que d'autres pays comme Djibouti, qui a conclu un accord avec une société islandaise pour exploiter le gisement géothermique du lac Asal, a-t-il indiqué, cherchent à diversifier leurs sources d'énergie et à remplacer le pétrole de plus en plus cher par leurs sources d'énergie géothermique pour produire de l'électricité.
En Amérique du Sud, les États-Unis collaborent avec le Chili qui compte le plus grand nombre de volcans actifs du continent américain. La chaîne des Andes s'étend le long de la côte ouest de l'Amérique du Sud (du Venezuela à l'Argentine en passant par la Colombie, l'Équateur, le Pérou, la Bolivie et le Chili) où la plaque Nazca glisse sous la plaque sud-américaine, maintenant ainsi de nombreux volcans en activité et créant de nombreuses sources géothermiques.
Un grand nombre de pays du continent américain, dont les États-Unis, le Mexique et des pays d'Amérique centrale, produisent de l'électricité au moyen de l'énergie géothermique. Jusqu'à présent, aucun pays d'Amérique du Sud n'a exploité cette énergie, mais le Chili a manifesté son intérêt dans ce domaine. Une délégation chilienne est venue aux États-Unis en septembre 2007 pour y visiter des usines géothermiques, et des négociations sont en cours pour l'établissement de partenariats avec des sociétés américaines en vue de l'exploitation de gisements géothermiques dans ce pays, a indiqué M. Echavarria.
L'énergie géothermique, a-t-il ajouté, offre aux pays qui en sont dotés une source d'énergie rentable, non polluante et durable qui permet d'avoir moins recours aux importations onéreuses de pétrole.
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/
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