Conférence de Bonn sur la protection de la biodiversité
La conférence de Bonn sur la protection de la biodiversité a débuté le 20 mai dernier. On y réfléchit sur les manières de maintenir l’Objectif de 2010 ; celui d’inverser l’érosion de la biodiversité d’ici deux ans.
Un plan d’action stratégique a été adopté en 2002 par la Conférence des Parties contractantes à la Convention sur la diversité biologique dont le Secrétariat est à Montréal. On y vise l’atteinte, d'ici 2010 d’une «forte réduction du rythme actuel de perte de diversité biologique aux niveaux mondial, national et régional, afin de contribuer à la réduction de la pauvreté dans le monde, et au profit de toutes les formes de vie sur terre». Un objectif à tout le moins ambitieux même s’il demeure relativement vague.
Pour évaluer les progrès accomplis en lien à la réalisation de l’Objectif de 2010, la Convention a adopté un cadre définissant sept domaines prioritaires pour orienter l’action. Des indicateurs ont été développés pour chacun des domaines prioritaires et dans le but de permettre d’évaluer l’état de la biodiversité.
Reflétant l’avis de nombreux experts internationaux, et de l’aveu même de l’hôte de la conférence, le ministre allemand de l’environnement Sigmar Gabriel, la communauté internationale ne pourra pas atteindre son objectif de 2010. Il s’agit d’un objectif qui a pourtant été réitéré à maintes reprises par la communauté internationale depuis 2002 (Sommet mondial pour le développement durable, Assemblée générale des Nations Unies et Objectifs de développement du Millénaire).
«Nous sommes toujours sur la mauvaise voie et, si nous continuons comme cela, nous pouvons prévoir que nous n'atteindrons pas cet objectif», a souligné M. Gabriel. «Le taux actuel d'extinction des espèces est 100 à 1000 fois plus élevé que le taux d'extinction naturelle», ajoute-t-il. À l’heure actuelle, un tiers des amphibiens et un quart des mammifères de la planète sont menacés. À ces chiffres s’ajoute une espèce d’oiseau sur huit et 70% des plantes. Les plus récents chiffres à l’appui de ces constats sont de nature à apeurer, souligne le Secrétaire exécutif de la Convention, Ahmed Djoghlaf.
Selon un porte-parole onusien, de nombreux participants à la conférence de Bonn espèrent que la rencontre permettra d’adopter des décisions spécifiques à l’atteinte de ces objectifs et ce même s’il faut reporter l’échéance de manière symbolique. Deux ans c’est en effet très peu de temps pour mobiliser l’ensemble de la communauté internationale.
La rencontre de Bonn est la plus importante en nombre de participants inscrits dans l’histoire de la Convention. On y compterait plus de 7000 participants originaires de 191 pays.
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