Par Andrzej Zwaniecki
Rédacteur
Washington - Proclamant de nouveau sa détermination à placer les États-Unis au premier plan de la lutte mondiale contre le réchauffement planétaire, le président Barack Obama est passé aux actes de façon décisive afin de commencer à inverser la politique énergétique et environnementale du gouvernement Bush.
" Nous montrerons clairement au monde entier que l'Amérique est prête à prendre la tête " de ce combat, a affirmé M. Obama le 26 janvier à la Maison-Blanche, reprenant les promesses qu'il avait faites durant sa campagne électorale de lutter contre le réchauffement climatique, de réduire la consommation d'énergie des États-Unis et d'alléger leur dépendance énergétique à l'égard de l'étranger.
Le président considère que les États-Unis font partie intégrante d'une coalition internationale dont les membres doivent agir de concert afin de protéger le climat mondial et d'assurer la sécurité collective. C'est dans cet esprit qu'il invite les autres grandes puissances économiques, telles la Chine et l'Inde, à contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre " exactement de la même manière dont nous sommes maintenant disposés, nous aussi, à faire notre part ".
De plus, les États-Unis n'ont aucune intention de retarder leur programme d'action à cause de la mauvaise situation économique, a poursuivi M. Obama. Au contraire, le lancement d'une politique favorable à l'environnement, grâce notamment à la promotion des sources d'énergie renouvelables, aura pour effet de stimuler l'économie américaine et d'en réduire la demande de pétrole.
" Les États-Unis ne se laisseront pas prendre en otages par une diminution des ressources, par l'hostilité de certains gouvernements ou par le réchauffement planétaire ", a-t-il dit.
Mesures favorables à l'environnement
Le président Obama a signé, le 26 janvier, deux premiers documents relatifs à l'énergie et au réchauffement climatique. Dans le premier, il demande au ministère des transports d'établir de nouvelles normes de consommation de carburant pour les véhicules automobiles à partir des modèles de l'année 2012. Cette mesure n'est d'ailleurs " qu'un premier acompte parmi un train de mesures plus vastes et plus soutenues qui allégeront notre dépendance à l'égard des importations pétrolières ", a déclaré le président.
On se souvient qu'en 2007, le Congrès avait adopté une loi destinée à inciter les constructeurs à produire, d'ici à 2020, un parc automobile dont la consommation moyenne par véhicule ne dépasserait pas 6,72 litres aux 100 kilomètres. Cette loi, le gouvernement Bush ne l'avait pas appliquée.
Le document signé par M. Obama donne aux constructeurs 18 mois pour se mettre aux normes.
" Nous ne cherchons nullement à compromettre encore davantage un secteur en difficulté. Il s'agit d'aider les constructeurs à préparer l'avenir ", a observé le président.
S'agissant du second document, M. Obama a, là aussi, inversé la politique de son prédécesseur en annulant une ordonnance qui interdisait à la Californie et à une quinzaine d'autres États d'imposer leurs propres limites, plus exigeantes que les limites fédérales, relatives aux émissions des véhicules automobiles.
Le président demande à l'Agence de protection de l'environnement (EPA) de réexaminer la requête faite par la Californie d'avoir l'autorisation d'imposer de strictes limites en matière d'émissions de gaz carbonique, considérées comme partiellement responsables du réchauffement climatique. Le gouvernement Bush avait rejeté cette requête.
" Au lieu d'être un partenaire, Washington a dressé des obstacles. Les temps où Washington traînait les pieds sont révolus ", a affirmé M. Obama.
Le projet de la Californie de réduire de 30 % ses émissions d'ici à 2016 représente le programme le plus ambitieux jamais entrepris par un État fédéré ou même le gouvernement fédéral sur le plan de la lutte contre le réchauffement climatique.
Des constructeurs d'automobiles aux États-Unis se sont opposés à ce projet dont ils estiment qu'il risque de semer la confusion entre les États fédérés quant aux différents objectifs relatifs aux émissions.
Les articles du "America.Gov" sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://www.america.gov/fr/
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