Par Cheryl Pellerin
Rédactrice
Genève - Les trois premiers jours de la troisième Conférence mondiale sur le climat (CMC-3), qui s'est tenue à Genève du 31 août au 4 septembre, ont porté sur l'aspect scientifique de ce dossier, dans le cadre de sessions plénières, de groupes de travail, de débats et d'autres consultations. À cette conférence internationale de cinq jours à Genève, les spécialistes ont rencontré pour la première fois les décideurs et administrateurs qui utilisent l'information climatologique pour aider les populations à s'adapter aux conséquences du réchauffement de la planète.
Les deux derniers jours de cette conférence consistaient en réunions de haut niveau entre les 15 chefs d'État présents, les plus de 80 ministres et les membres de délégations représentant plus de 150 pays. Le 3 septembre, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est adressé à l'assemblée tandis que le président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), Rajendra Pachauri, a présenté le discours-programme de la conférence.
À la fin de leurs travaux, le 4 septembre, les participants espéraient avoir réussi à établir les pièces fondamentales d'un cadre mondial de services climatologiques qui seraient semblables aux prévisions météorologiques quotidiennes mais porteraient sur des périodes plus longues, que ce soit à une échelle saisonnière, annuelle ou même pluridécennale - cadre qui s'élargirait au fil du temps.
L'un des aspects les difficiles de la création de cette nouvelle infrastructure qui devra fournir les services climatologiques n'est pas la mise au point d'ordinateurs plus sophistiqués ou le financement de nouvelles stations d'observation du climat - bien que ces deux éléments soient nécessaires. Le plus difficile en fait est de trouver les moyens qui permettront aux climatologues, la source de ces informations, et aux utilisateurs de celles-ci, en l'occurrence les décideurs et les administrateurs des ressources naturelles, de communiquer entre eux.
Ces derniers, experts chacun dans leurs différents domaines, avaient rejoint les climatologues à la table de conférence. L'objectif de leur rencontre : en savoir davantage sur les changements climatiques et leurs effets sur l'agriculture, l'eau, le secteur énergétique, les écosystèmes et le besoin de réduire les risques en cas de catastrophe naturelle.
Au cours de la troisième journée de la conférence qui clôturait les rencontres scientifiques, Mme Madeleen Helmer, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a parlé du fait que ses collègues et elle-même avaient appris, en étudiant un diagramme figurant dans l'un des rapports d'évaluation du GIEC, que les conséquences principales des changements climatiques se produiraient soudainement et qu'elles entraîneraient des événements météorologiques extrêmes et soudains, plutôt qu'un réchauffement ou une élévation du niveau de la mer progressifs. Ils ont su alors qu'il leur fallait bien comprendre les dangers de cette situation et en tenir compte dans leurs travaux de préparation.
" L'une des premières choses à faire, c'est de nous adresser aux spécialistes qui ont les connaissances nécessaires ", a souligné Mme Helmer, " mais ces derniers n'étaient pas traditionnellement les partenaires d'organisations comme la Croix-Rouge. Notre domaine est la gestion des catastrophes, les soins de santé et pas tellement la science. (...) Il est évident que vous devez vous adresser aux services météorologiques nationaux, mais ce n'est pas toujours facile - une sorte de conflit entre nos différentes cultures. (...) Bien que nous ayons à travailler en partenaires, nous devons nous montrer patients les uns avec les autres. "
Lors d'un projet pilote de la Croix-Rouge sur le climat dans un pays d'Amérique centrale, le service météorologique national s'est dit heureux de collaborer et de partager avec cette organisation des informations recueillies par satellite.
" Nous avons dit que c'était très bien et que nous appréciions notre partenariat mais qu'il fallait faire davantage ", a souligné Mme Helmer. " Nous devons apprendre ensemble comment faire acheminer les connaissances obtenues grâce aux satellites non seulement jusqu'aux sièges de nos organisations et dans nos capitales mais aussi jusqu'aux collectivités locales qui n'ont ni téléphone ni électricité et un seul autobus par jour. "
" C'est le défi intellectuel qui s'est présenté lors de ce premier programme pilote et qui existe encore aujourd'hui ", a ajouté Mme Helmer. " Nous constatons de plus en plus souvent qu'il est peut-être plus facile de lancer un satellite dans l'atmosphère que de réfléchir tous ensemble aux moyens qui nous permettront de partager ces informations avec les populations qui n'ont pas reçu d'éducation, qui ne sont pas allées à l'université, et pour lesquelles des graphiques statistiques et des cartes ne feront pas l'affaire. Nous devons nous montrer plus intelligents que cela. Il est facile de tenir des consultations avec vos pareils sur le besoin de partager vos connaissances, allant d'un titulaire de doctorat à un autre. Mais il est plus difficile de les partager avec les populations sur le terrain. "
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://www.america.gov/fr
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