Des efforts de protection soutenus par les É.-U. ont contribué à protéger ces primates menacés.
Par Daniel Gorelick
Rédacteur
Washington - La coopération internationale à la protection de la vie sauvage semble porter ses fruits en République du Congo, où le nombre de gorilles, espèce menacée d'extinction, a considérablement augmenté.
Un récent recensement effectué par la Wildlife Conservation Society indique en effet qu'il existe aujourd'hui 125.000 gorilles occidentaux dans le Nord du Congo. Or, au cours des deux décennies précédentes, on estimait la population de gorilles occidentaux dans sept pays d'Afrique centrale à seulement 50.000.
" Ces chiffres montrent que la République du Congo abrite la majeure partie des gorilles ", a dit Steven Sanderson, président de la Wildlife Conservation Society. " Cela montre que les mesures de protection prises par la République du Congo sont efficaces. Cette découverte devrait prouver au monde que nous pouvons protéger nos espèces vulnérables et menacées, qu'il s'agisse des gorilles en Afrique, des tigres en Inde ou des lémurs à Madagascar. "
Et Mme Paula Dobriansky, sous-secrétaire d'État adjointe à la démocratie et aux affaires mondiales, de déclarer lors d'une allocution prononcée le 15 septembre à la Wildlife Conservation Society : " Pour la première fois depuis longtemps, nous apprenons de bonnes nouvelles au sujet d'une espèce menacée. Cela signifie que les stratégies de protection sont vitales, et qu'elles sont efficaces. "
Le recensement a montré que plus de 125.000 gorilles occidentaux vivaient dans deux régions adjacentes d'une superficie de 47.000 kilomètres carrés dans le Nord du Congo. On a en outre relevé des densités de population pouvant atteindre jusqu'à huit individus par kilomètre carré dans une zone particulièrement dense de la forêt, soit l'une des densités les plus élevées jamais enregistrées, affirme la Wildlife Conservation Society dans un communiqué.
Le Partenariat pour les forêts du bassin du Congo
Le recensement de la population de gorilles a été entrepris conjointement par la Wildlife Conservation Society et le gouvernement congolais. Ils sont tous deux membres du Partenariat pour les forêts du bassin du Congo, lancé en 2002 par le secrétaire d'État de l'époque, M. Colin Powell, avec les pays du bassin du Congo, l'Afrique du Sud et plus de 30 gouvernements et organisations non gouvernementales partenaires.
Les États-Unis ont versé près de 100 millions de dollars à ce partenariat afin d'appuyer les projets de lutte contre la déforestation et de protection de la diversité biologique. Une grande partie de ces fonds est venue de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et du Service fédéral des eaux et forêts, avec l'appui du Service fédéral des forêts.
Selon Mme Dobriansky, le Partenariat pour les forêts du bassin du Congo offre plusieurs avantages. Des pratiques respectueuses de l'environnement ont permis la protection de la deuxième forêt tropicale du monde, ce qui a des effets positifs sur la biodiversité et le changement climatique. En outre, une gestion rationnelle de la forêt facilite l'expansion des petites et moyennes entreprises, ce qui crée des emplois et améliore les perspectives de sécurité alimentaire. De plus, du fait de la diminution des possibilités de corruption et d'activité illégale, le respect des procédures régulières se trouve renforcé.
Mme Dobriansky est d'avis que le succès de ce partenariat va susciter l'intérêt et attirer des investissements. " En collaborant avec nos amis de la République du Congo, nous avons non seulement amélioré le bien-être des gorilles occidentaux, mais aussi multiplié notre capacité d'engendrer des changements positifs à de multiples niveaux. "
Le continent africain abrite quatre sous-espèces de gorilles : le gorille occidental, le gorille des montagnes, le gorille oriental et le gorille de Cross-River. Tous, à l'exception du gorille occidental, qui est considéré comme une espèce menacée, sont classés dans la catégorie des espèces gravement menacées par l'Union internationale pour la protection de la nature. Les gorilles sont victimes de la déforestation, de la chasse, des conflits régionaux et de la propagation du virus Ebola, qui est mortel pour l'homme comme pour le gorille.
Les États-Unis continuent d'aider les gardes forestiers et la vie sauvage menacée dans d'autres régions du Congo. En septembre 2007, le département d'État et l'USAID ont consacré 496.000 dollars à la protection des espèces menacées dans le Parc national des Virunga, dans l'Est de la République démocratique du Congo.
En juillet 2008, les États-Unis ont participé à une conférence des ministres des gouvernements d'Afrique centrale qui avaient décidé d'étudier le problème de l'abattage de gorilles des montagnes dans la région des Virunga, qui englobe une partie du Rwanda, de l'Ouganda et de la République démocratique du Congo.
La secrétaire d'État adjointe aux océans et aux affaires environnementales et scientifiques, Mme Claudia McMurray, qui a participé à cette conférence, a fait l'éloge des dirigeants concernés : " Le remarquable dévouement de nos partenaires de la protection de la nature dans les Virunga, et ce malgré les dangers, est méritoire. Nous sommes convaincus que la protection de l'environnement peut faire partie intégrante de la stabilité et du développement économique de la région. "
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://www.america.gov/fr/
07/10/24 à 12h30 GMT