Eau potable et Assainissement dans nos cités : demain ne sera pas la veille !
On en a pris l'habitude : le développement durable est une priorité pour tous les Etats. On en a aussi pris l'habitude : les éléments qui sous-tendent sa mise en oeuvre ne sont pas forcement des priorités nationales. Sans doute parce que prendre en compte les questions d'eau potable, de cadre de vie assainis, de protection des ressources naturelles et nous en passons, sont peu ou prou rentables dans la perspective de la réduction de la pauvreté dans le court terme.
Les Etats africains ont très peu engagé le processus de planification dans le long terme. La planification tactique est celle qui procure le plus de résultats et envisager éradiquer la pauvreté dans vingt ans ou plus parait trop tard pour nos gouvernements. Le résultat est que si l'on continue à mettre en oeuvre ces nombreux outils de développement dans le court terme, il ira de soi que cette question de développement durable passe en second plan.
Ainsi est oû en est-il de la question d'assainissement des grandes villes en général et celles d'Afrique en particulier. Si certains maires (ou bourgmestres, c'est selon)[1] ont reçus des compliments pour la propreté de leur cité, il n'est nul besoin de signaler que la plupart de nos grandes villes sont des dépotoirs d'ordures de tout genre et de toutes origines. Cette question soulevée tant de fois a toujours été passée sous silence par les autorités quand on sait que les grandes industries et autres sociétés en sont les premiers responsables. Et ce sont naturellement les populations des quartiers périphériques qui en pâtissent le plus. Envisager des sanctions dans le contexte actuel de nos sociétés et industries serait de notre humble avis sans objet quand on connaît comment elles fonctionnent et à qui en réalité elles appartiennent.
Les indicateurs en matière d'assainissement, s'ils existent, sont illustratifs de la " priorisation " de la question. Pour le cas du Burkina Faso par exemple, 75%[2] de nos populations en milieu urbain ont accès à l'eau potable tandis que moins de 10% ont accès à des latrines fonctionnelles. Pour ce qui est des prévisions, si tout est mis en oeuvre par le vaste PN-AEPA[3] en 2009 nous serons à 80% de taux de couverture en eau potable. Ce qui pose le problème suivant : nos cités sauront-elles vraiment prendre les dispositions nécessaires pour parvenir à infléchir la tendance ?
Une chose est sûre, cela passera nécessairement par une planification déclinant une vision de long terme. Heureusement que des réflexions ont été engagées dans certains Etats pour définir des visions prospectives[4]. Il faut de passage saluer l'action de la société civile qui participe au dialogue social notamment pour insister sur certains aspects du développement durable.
Alors, Dakar, Lagos, Abidjan, Douala, Bobo-Dioulasso,... : à quand la fin de l'insalubrité sous toutes ses form
[1] Cas de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso
[2] Taux de 2007
[3] Programme National d'Approvisionnement en Eau potable et Assainissement
[4] Etude Nationale Prospective " Burkina 2025 " au Burkina Faso
07/10/24 à 12h30 GMT